À la question «Si l’élection fédérale avait lieu aujourd’hui, pour quel parti voteriez-vous?», 37,6 % des 716 personnes interrogées ont répondu qu’elles voteraient pour le Bloc alors que 31,1 % des répondants se sont exprimés en faveur des libéraux.
Faut-il préciser que les électeurs étaient questionnés sur le parti politique pour lequel ils voteraient et non sur les candidats. Si les intentions de vote exprimées dans ce sondage devaient se concrétiser le 21 octobre prochain, la victoire reviendrait donc au député bloquiste sortant Louis Plamondon, qui amorcerait du même coup un onzième mandat. En deuxième place, on retrouverait alors la candidate libérale Nathalie Rochefort.
Si les deux partis ont le même pouvoir d’attraction auprès des femmes, pour un taux qui tourne autour de 33 %, les hommes sont plus enclins à voter pour le Bloc québécois, dans une proportion de 41,8 %. Et cette même formation politique attire près de la moitié des votes chez les 35-49 ans (48,1 %).
«Ce sera vraiment une lutte entre le Bloc et le Parti libéral dans Bécancour-Nicolet-Saurel, mais Louis Plamondon encore une fois sera très difficile à détrôner dans sa circonscription», a commenté le président de la firme Mainstreet pour le Québec, Luc Fortin.
D’ailleurs, l’intérêt de réaliser un sondage dans ce comté, dit-il, «c’est de voir comment ça se passait pour le doyen des députés à la Chambre des communes, Louis Plamondon».
«C’est une institution, il est là depuis 1984, il a déjà dix victoires consécutives derrière lui. La personne qui va réussir à le battre va passer à l’histoire le soir même de l’élection. Et là, visiblement, ce ne sera peut-être pas encore cette fois-ci. Oui, on est en début de campagne, mais si les élections avaient lieu aujourd’hui, le Bloc québécois a un avantage de six points et demi, ce qui n’est pas insurmontable non plus, mais qui est à la fois aussi relativement confortable», explique M. Fortin.
Par contre, les résultats sont plus serrés qu’à l’élection de 2015 alors que le vétéran bloquiste avait récolté 40 % des voix contre 24,3 % pour les libéraux.
«Actuellement, il y a une tendance favorable pour le Parti libéral du Canada au Québec, c’est bien normal que les libéraux soient en hausse dans les intentions de vote. Pour M. Plamondon, il y a peut-être une légère baisse par rapport à l’élection de 2015, mais il se maintient vraiment dans les intentions de vote. À 37,6 %, c’est un exploit en soi car c’est nettement plus élevé que ce que le Bloc fait au Québec. Alors, on peut présumer qu’il y a beaucoup d’appuis pour la personne de Louis Plamondon dans ces intentions de vote-là dans sa circonscription», croit le spécialiste.
Toujours selon ce même coup de sonde, le Parti conservateur du Canada d’Andrew Scheer arrive troisième dans le château-fort de Louis Plamondon, à 20,4 %. En quatrième place, le NPD de Jagmeet Singh, qui n’a pas de candidat dans Bécancour-Nicolet-Saurel, ne récolte que 4 %. Vient ensuite le Parti vert du Canada d’Elizabeth May à 3,1 % et le Parti populaire du Canada de Maxime Bernier à 0,9 %. En d’autres mots, les candidats Pierre-André Émond, David Turcotte et Richard Synnott seraient écartés des deux premières positions.
«Par rapport aux données de 2015, le Parti conservateur est le parti qui progresse le plus dans cette circonscription, en hausse de 8,9 points. Il y a aussi une progression pour les libéraux, avec un bond de 6,8 points. Pour le NPD, c’est le même diagnostic qu’on fait partout. Le NPD avait quand même eu 22 % des intentions de vote en 2015 et là, c’est 4 %. Ce qu’on voit pour le NPD, c’est qu’il y a des données inquiétantes dans les chiffres nationaux, dans les chiffres au Québec et même dans les circonscriptions, qu’elles soient néo-démocrates ou non. Il y a vraiment un signal d’alarme très fort pour le parti de Jagmeet Singh en début de campagne», signale M. Fortin.
Au plan de la méthodologie, c’est le 12 septembre 2019 que Mainstreet a sondé un échantillon aléatoire de 716 personnes âgées de 18 ans ou plus et vivant dans la circonscription de Bécancour-Nicolet-Saurel. Le sondage a été réalisé à partir d’appels faits par réponse vocale interactive. Les répondants du sondage ont été rejoints via une ligne téléphonique terrestre ou cellulaire. Les réponses ont été pondérées statistiquement en utilisant les renseignements démographiques recueillis dans le cadre du recensement de 2016.
La marge d’erreur du sondage est de 3,66 %, à un niveau de confiance de 95 %. Les marges d’erreur augmentent pour chaque sous-ensemble.