«C’est une petite mise à jour d’un projet colossal. […] En neuf mois, on a mis les bouchées doubles», assure d’entrée de jeu le président fondateur de Solutions Ambra, Éric L’Heureux.
On se souviendra que 26 millions de dollars avaient été annoncés pour le projet en août 2017, ce n’est toutefois qu’en janvier 2019 qu’on a officialisé la dernière entente avec les gouvernements.
«Il y a énormément de travail qui a été fait depuis la signature des ententes», lance le gestionnaire de projet sénior chez Ambra, Jean-Philippe Provencher.
La phase un du projet prévoit la construction de 550 km de fibre optique et la construction de 14 nouvelles tours. Il faut dire que la mission première du projet est de connecter les résidents, donc amener la fibre optique.
«Il ne faut pas oublier que le programme est là pour amener de la connectivité aux gens, mais certaines de ces tours vont aider la couverture sur la route 155. La phase deux va venir la compléter à 100%», explique le président de Solutions Ambra.
Négociations, droit de passage, appels d’offres, travaux d’ingénierie, relevés de terrain, demande de permis, avis public, rencontres, déboisement… les choses avancent bien pour la première phase selon Solutions Ambra.
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«Depuis janvier, on a les deux pieds sur l’accélérateur», insiste M. Provencher.
Les consultations publiques sont également amorcées dans certains secteurs, notamment pour les tours de Lac-à-Beauce, Lac-Édouard, Parent et Lac Rainbow.
«On est très avancé en termes de consultations publiques […] Les commentaires qu’on a sont très positifs et favorables, on a été même un peu surpris. On recevait même des fleurs», note M. L’Heureux.
«Les gens nous écrivent pour nous dire qu’ils ont hâte», a ajouté Jean-Philippe Provencher.
Par ailleurs, il reste encore du travail sur le terrain avant le début de la construction dans les prochains mois. Lac-Édouard devrait être, selon les prévisions, un des premiers villages à pouvoir profiter de la connectivité.
«On met toute notre énergie pour commencer la construction cet automne», mentionne Jean-Philippe Provencher.
Ce n’est pas un hasard si on a tenu à faire le point sur l’avancement des travaux. Pas plus tard que la semaine dernière, le directeur général de la Classique internationale de canots de la Mauricie, Stéphane Boileau, a manifesté son exaspération sur le sujet, lui qui attend un réseau cellulaire fonctionnel dans le nord de la Mauricie depuis longtemps.
«On voulait partager l’information que nous on a, mais que les citoyens nous ont demandée à plusieurs reprises. […] Quand on est en phase planification, en phase de permis, c’est moins visible pour les citoyens. Les gens vont pouvoir voir bientôt de la construction», a souligné le ministre de l’Infrastructure et des Collectivités et député de Saint-Maurice-Champlain, François-Philippe Champagne, qui n’a pas manqué de souligner qu’il s’agissait du premier projet du genre qui avait été approuvé au Canada.
D’ailleurs la phase deux du projet pourrait devenir un enjeu électoral. Celle-ci vise l’installation de nouveaux sites cellulaires pour augmenter la sécurité des usagers de la route entre La Tuque et Chambord, et l’amélioration de la couverture sur des portions de la route 155 présentement à l’étude.
«Il faudrait construire les tours manquantes, donc une dizaine de tours supplémentaires pour finaliser une couverture à 100% de la route 155 de Shawinigan à Chambord», précise Éric L’Heureux.
«On a déjà avancé l’ingénierie par rapport à ça. […] On va être déjà en avance vu que la fibre va déjà être là. Ça va se faire beaucoup plus rapidement», ajoute M. Provencher.
Le maire de La Tuque va d’ailleurs demander aux différents candidats de se prononcer sur leur intention vis-à-vis la phase deux. «On va demander aux gens qu’ils s’engagent. Pour nous, c’est une priorité. On va vouloir aller plus loin que le service citoyen en protégeant la sécurité des usagers sur la route. C’est important. Au nord, on a plus de 2600 véhicules quotidiennement. Au sud, c’est entre 2800 et 3500. […]Mais, la question de la sécurité publique sur les routes, ça relève des deux gouvernements», soutient Pierre-David Tremblay.
François-Philippe Champagne pour sa part n’a pas voulu en faire un engagement officiel à l’aube du lancement de la campagne électorale. «On a toujours été là, ce n’est pas une question de parti (politique) c’est une question d’intérêt public. On parle de santé et sécurité des individus. On n’est pas dans la politique. […] C’est clair qu’on va continuer de travailler là-dessus, mais on va commencer par finir l’étape un», a-t-il lancé.
La première phase du projet permettra également à la Ville de La Tuque d’éviter de vivre des coupures importantes de télécommunication. Rappelons que depuis le début de l’année 2019, la Haute-Mauricie a été privée de service pendant de nombreuses heures en raison d’accident, d’incendie ou d’éboulement de terrain.
«La Ville de La Tuque va avoir deux redondances. Avant, il y avait un lien, maintenant, il va en avoir trois. On peut dire que La Tuque va être extrêmement bien raccordée», note Éric L’Heureux.
«Pour le milieu, autant pour la sécurité sur la route que dans les communautés, c’est très important. […] Enfin on va être connecté en permanence sur le réseau», a conclu le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay.