AGT Robotics: des robots en demande

AGT Robotics est à l’étroit dans ses installations actuelles.

Trois-Rivières — Les affaires sont bonnes chez AGT Robotics. La volonté de nombreux fabricants de structures d’acier de se tourner vers la robotisation afin de contourner la rareté de la main-d’œuvre fait en sorte que les gros contrats se succèdent pour cette entreprise qui n’aura d’autre choix que d’agrandir ses installations au cours des prochains mois.


Cette compagnie trifluvienne est spécialisée en solutions robotiques intégrées. En utilisant l’intelligence artificielle, elle réalise des équipements pour des manufacturiers qui désirent réaliser une partie de leur production par la robotisation. En l’espace d’un an, l’entreprise a vu son chiffre d’affaires augmenter de plus de 30 % pour dépasser la barre des 10 millions de dollars en 2018-2019. Les prévisions pour les deux prochaines années sont telles qu’elle se prépare à investir plus d’un million de dollars afin d’ajouter 15 000 pieds carrés à son usine qui en compte 20 000.

«On développe l’intelligence artificielle associée à la robotique. On est les leaders à l’échelle mondiale. Il n’y a personne associé à l’intelligence artificielle sur le soudage robotisé qui est à notre niveau. La technologie qu’on a développée commence à faire des petits. Quand les gens comprennent que nos systèmes fonctionnent et sont rentables, tout le monde en parle», affirme le président d’AGT, Éric Bélanger.



AGT a développé des équipements capables d’effectuer de la soudure, de la découpe, de la peinture et de l’assemblage de structures d’acier. Ces manœuvres réalisées par des robots permettent aux manufacturiers de ces structures de miser sur une cadence de production qui est mise à mal par le manque de main-d’œuvre spécialisée.

Le président d’AGT Robotics, Éric Bélanger.

«Ce qui fait que la demande entre est le manque de soudeurs, analyse M. Bélanger. On estime qu’il manque 250 000 soudeurs en Amérique du Nord pour satisfaire les besoins. Très peu de fabricants de structures d’acier fonctionnent avec la robotisation. D’où le marché qui est là. Et la façon d’y arriver est avec l’intelligence artificielle pour s’adapter aux types de production. Un robot équivaut au travail de 10 à 15 soudeurs par jour. Le robot marche 24 heures par jour. Mais il y a toujours des pièces particulières à faire et ça prend de l’humain pour le faire. On ne fait pas 100 % du travail d’un soudeur.»

Au cours des derniers mois, AGT a signé un contrat de 3,5 millions de dollars avec un fabricant du Texas, un contrat d’un million de dollars avec un manufacturier de Houston et un contrat d’un million de dollars avec une entreprise turque. Tous ces manufacturiers fabriquent des pièces d’acier comme des poutres de longue dimension destinées à la construction de bâtisses commerciales et industrielles.

L’avalanche de contrats attendue au cours des deux prochaines années incite AGT à agrandir son entreprise et à trouver, elle aussi, du personnel supplémentaire. Quelque 60 personnes gagnent leur vie au sein de cette entreprise, soit une quinzaine de plus qu’il y a deux ans. Ce nombre pourrait approcher la centaine d’ici peu, selon M. Bélanger.



«On a besoin de 20 à 40 travailleurs pour faire face à la demande. On a besoin de programmeurs, d’électromécaniciens, d’ingénieurs. Ce sont des postes de haut niveau.»

Au printemps, AGT Robotics a mérité le prix de l’innovation en robotique en Amérique du Nord. Ce prix a été remis par Fanuc, un important fabricant japonais de robots industriels.