«Les coups de chaleur ne sont pas à prendre à la légère», plaide d’entrée de jeu Audréanne Lafrenière, communicatrice à la CNESST - Direction régionale de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Si les premiers symptômes d’un coup de chaleur vont de l’étourdissement à la perte d’équilibre et aux frissons, les cas plus graves peuvent entraîner des nausées et des vomissements, voire même la mort dans des situations qui se dégradent, rappelle Mme Lafrenière.
La communicatrice indique qu’en vertu de l’article 51 5° de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST), l’employeur a l’obligation d’identifier, de contrôler et d’éliminer les risques susceptibles d’affecter la santé et la sécurité des travailleurs, notamment ceux de contraintes thermiques.
Au nombre des mesures que la CNESST enjoint les employeurs à mettre de l’avant pour faire face à la chaleur, on parle d’adapter les horaires, en reportant entre autres à plus tard les tâches exigeantes et non essentielles. Il est aussi question de sensibiliser les travailleurs aux précautions à prendre et à la reconnaissance des premiers symptômes d’une insolation. On demande également aux employeurs de superviser les employés en identifiant notamment les travailleurs plus à risque et en s’assurant que tous disposent de pauses suffisantes dans des endroits climatisés ou à l’ombre. Finalement, tous devraient avoir accès à de l’eau pour boire au moins un verre toutes les 20 minutes.
Les inspecteurs de la CNESST qui constatent une problématique en lien avec les conditions auxquelles sont soumis les travailleurs peuvent émettre un avis de correction en vertu de l’article 182 de la LSST afin de corriger la situation et d’assurer de la conformité à la loi et aux règlements, fait-on valoir. Les employeurs fautifs s’exposent à des amendes en vertu des articles 236 ou 237 de la LSST, souligne-t-on.
La CNESST indique par ailleurs qu’il est aussi de la responsabilité des travailleurs de prendre des pauses dans des endroits frais toutes les heures. Qu’ils doivent également s’assurer de boire suffisamment, de porter des vêtements clairs et favorisant l’évaporation de la sueur, de même que se couvrir la tête pour le travail effectué à l’extérieur. Elle leur suggère finalement de réduire leur rythme de travail en fonction des conditions et de leur propre degré de tolérance à la chaleur.
Que faire en cas de coup de chaleur?
Si la CNESST désire mettre l’accent sur la prévention, elle rappelle tout de même qu’une personne qui présente des symptômes d’un coup de chaleur doit immédiatement recevoir les premiers secours. Il importe d’abord d’aviser les services d’urgence, souligne-t-on. La personne doit être transportée à l’ombre ou dans un endroit frais. On doit lui retirer les vêtements et asperger son corps d’eau, tout en lui offrant le plus de ventilation possible. Enfin, si elle est consciente et lucide, on doit aussi lui donner de l’eau fraîche en petite quantité.
Les travailleurs des secteurs manufacturiers, de la construction et du transport et de l’entreposage seraient les plus à risque de subir un coup de chaleur dans le cadre de leurs activités, selon Andréane Lafrenière. L’an dernier seulement, 49 travailleurs ont fait des réclamations pour des lésions causées par des coups de chaleur, dans l’ensemble du Québec, tous secteurs confondus.
La CNESST a un onglet dédié à la thématique des coups de chaleur sur son site Internet qui peut être consulté à l’adresse suivante: www.cnesst.gouv.qc.ca/chaleur