Pour des projets porteurs
Le Fonds de 100 millions $ initié par le Mouvement Desjardins à la fin de l’année 2016 connaît un vif succès. Il a pour objectif d’appuyer des projets porteurs pour les communautés, et d’insuffler un nouveau dynamisme économique et social. Plus de 300 projets ont été soutenus à ce jour. Dans cette série, le Groupe Capitales Médias, en collaboration avec le Mouvement Desjardins, vous présente quelques-uns de ceux-ci.
Vice-président de l’organisation, Jérôme Gagnon rappelle que les Jardins Mistouk sont nés, il y a quatre ans, d’un sentiment de perte d’appartenance des citoyens du secteur Nord de la MRC de Lac-Saint-Jean-Est. «En 2015, des gens se sont regroupés afin de tenter de trouver des solutions à la démobilisation et les terres localisées à l’entrée de Saint-Cœur-de-Marie, qui appartiennent à la Ville d’Alma, ont été identifiées comme outil à exploiter.»
Encadré par les rivières Mistouk et Grande Décharge, de même que par la route 169, le site, d’une superficie de 28 hectares, est traversé sur toute sa longueur par la Véloroute des Bleuets. Il offre des paysages magnifiques et constitue un trajet déjà très fréquenté par la population locale et par de nombreux cycliste. Bénéficiant d’un emplacement avantageux, les Jardins Mistouk projettent en outre l’aménagement de sentiers piétonniers.
Recréer des liens
«La mission de base des Jardins Mistouk, c’est de faire de la mobilisation citoyenne dans le domaine de l’agriculture bio-intensive sur petite surface, résume le président du conseil d’administration, Gérald Tremblay. Aujourd’hui, l’agriculture est un peu dénaturée. On veut recréer un lien entre celui qui produit et celui qui consomme. Ça nous ramène à quelque chose de plus naturel et de meilleur pour la santé des gens… et celle des communautés.»
Toutes deux destinées à approvisionner une clientèle de proximité, les activités fondatrices de l’OBNL consistent à cultiver un jardin de production maraîchère et un verger de fruits et de petits fruits. L’approche de mise en marché retenue vise les circuits courts. Des paniers sont offerts selon la formule ASC (agriculture soutenue par la communauté), un kiosque libre-service est à la disposition des passants et chaque semaine pendant la belle saison, un marché fermier public permet de vendre des produits.
«Les paniers ASC représentent un modèle largement répandu et aucune initiative du genre n’existait dans le secteur Nord de la MRC de Lac-Saint-Jean-Est. Durant 12 à 15 semaines, les abonnés reçoivent hebdomadairement une certaine quantité de légumes. Aux abords d’une route achalandée, le marché fermier propose quant à lui nos produits, mais est aussi ouvert à l’ensemble des producteurs de la MRC», précise Jérôme Gagnon.
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Grâce au jardin communautaire, on rencontre des gens qu’on ne connaissait pas et qui jardinent la parcelle à côté.
Un jardin communautaire
Dès 2016, un jardin communautaire a par ailleurs été aménagé sur les lieux. Si les attentes étaient modestes au départ, 100 parcelles ont été défrichées, dont 39 étaient occupées en 2016, 65 en 2017, 72 l’an dernier et davantage cette saison-ci. Une remise a été construite, des conduites d’irrigation installées et différents outils ont été mis à la disposition des utilisateurs. Cette année, un four à pain, une pergola et des tables feront leur apparition dans le potager.
«Grâce au jardin communautaire, on rencontre des gens qu’on ne connaissait pas et qui jardinent la parcelle à côté; on peut jaser avec eux, fait valoir le président. Il se développe beaucoup de petites initiatives d’agriculture de proximité en ville ou dans les campagnes. Mais on a encore le défi de rendre cette nouvelle paysannerie – qui va prendre une partie de plus en plus importante de notre approvisionnement en nourriture – efficace et rentable.»
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Le pavillon Desjardins Mistouk
À la faveur d’un financement de 80 000$ sur deux ans accordé par Desjardins, un bâtiment multiservice sera érigé dès cette année sur le site. Le pavillon Desjardins Mistouk, en plus de permettre l’optimisation de la production, servira aux activités d’éducation populaire et à la projection de vidéos documentaires afin de susciter un éveil à l’agroécologie, à l’économie et à l’environnement.
«J’ai vraiment l’impression de travailler dans un projet d’envergure qui développe la communauté et ça me remplit de fierté. En même temps, j’ai le sentiment de faire un legs pour les générations futures. Quand on parle d’un verger ou d’une forêt nourricière, c’est pour les cent prochaines années et chaque geste compte. Les gens qui s’y impliquent développent toutes sortes de qualités, de savoir-faire. Des personnes plus âgées viennent par exemple partager avec des plus jeunes leur expérience et leurs connaissances.»
-Jérôme Gagnon, vice-président
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Mais on a encore le défi de rendre cette nouvelle paysannerie efficace et rentable.
- 215 familles membres
- 60 bénévoles actifs
- 30 citoyens impliqués dans 5 sous-comités
- 60 jardiniers communautaires
- 11 membres citoyens dans le CA
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Saviez-vous que…
- Quatre parcelles du jardin communautaire sont exploitées par des élèves du primaire. Ceux-ci cultivent, récoltent, transforment et distribuent le fruit de leur travail à des familles dans le besoin. Les élèves du secondaire, pour leur part, y réalisent des expériences.
- Les Jardins Mistouk accueilleront, dès l’an prochain, un incubateur d’entreprises. L’accessibilité à une terre étant difficile pour les jeunes entrepreneurs agricoles, on souhaite leur fournir un espace, des équipements et de l’accompagnement, le temps de parfaire leur formation, d’acquérir de l’expérience et de compléter leur projet d’établissement.
- Le jardin de production et le verger sont opérés sous certification biologique. Ils font également l’objet d’un suivi agronomique et servent de base d’expérimentation pour leur potentiel de commercialisation en climat nordique, de même que pour la mise en valeur de pratiques culturales carboneutres à travers un travail plus manuel.
- Le verger de production, aménagé selon les principes de la permaculture, comprendra à terme plus de 4000 arbres et arbustes fruitiers. On y cultivera principalement des framboises (rouges, pourpres, jaunes, noires et bleues) et des prunes (rouges, jaunes, vertes et bleues). Des arbres à noix composeront aussi la forêt nourricière.
- Les Jardins font appel à des maraîchers participatifs. Quelque 25 personnes donnent de leur temps au cours d’une même semaine, puis se voient remettre la valeur de leur travail en produits. Il s’agit d’ailleurs d’une formule socialement très innovante.
Prochain rendez-vous : 20 juin