Yves Lévesque officiellement candidat conservateur dans Trois-Rivières

Yves Lévesque était entouré du lieutenant conservateur du Québec, Alain Rayes, de même que du chef Andrew Scheer, lors d’un rassemblement partisan jeudi soir.

Ce n’était plus un secret pour personne, c’est désormais officiel. L’ancien maire de Trois-Rivières Yves Lévesque portera les couleurs du Parti conservateur lors des élections fédérales à l’automne prochain dans la circonscription de Trois-Rivières. L’annonce en a été faite en présence du chef conservateur Andrew Scheer et de son lieutenant politique au Québec Alain Rayes, dans un rassemblement partisan qui réunissait près de 500 personnes jeudi soir à Trois-Rivières.


D’entrée de jeu, Yves Lévesque a positionné ses priorités pour le comté, soit le développement de l’aéroport mais surtout l’implantation du train à grande fréquence. «Le TGF, on le veut chez nous, ça nous le prend. Ce n’est pas juste un projet pour le comté, mais un projet pour le Québec. On parle d’environnement, mais ça ce sont des interventions qu’on peut faire comme gouvernement. C’est un geste concret qu’on doit faire», a-t-il lancé, expliquant notamment que cette infrastructure répondait directement aux besoins des citoyens en plus de diminuer le nombre de véhicules sur les routes. 

Il entend par ailleurs développer le transport de passagers à partir de l’aéroport trifluvien. «Le transport de passagers, on veut l’avoir et on va l’avoir. C’est un outil de développement économique important», a-t-il lancé, rappelant que lorsqu’il était à la mairie, il croyait déjà tellement en ce projet qu’il avait même pris part à un vol inaugural vers le sud avec la compagnie Sunwing.

Santé

Yves Lévesque est revenu sur les derniers mois au cours desquels il a démissionné de la mairie de Trois-Rivières pour des raisons de santé et s’est effacé de la sphère publique. «Quand j’ai arrêté, j’aurais dû arrêter six mois avant. Quand j’ai réalisé que j’étais pour frapper le mur, j’ai su qu’il fallait que j’arrête. Ça m’a fait mal de vous quitter», a-t-il lancé, avant de laisser savoir que ses batteries étaient maintenant complètement rechargées et qu’il se sentait prêt à relever ce nouveau défi.

Questionné à savoir s’il comptait rembourser sa prime de séparation de la mairie s’il était élu, l’ancien maire a rappelé que comme tout élu au Québec, peu importe le palier gouvernemental, il avait droit à cette prime en conformité avec la loi, mais que s’il était élu député fédéral, il rembourserait cette prime au prorata des mois passés entre son départ et cette élection, ce qu’il estime à un peu plus de 100 000 $ qui pourraient être redonnés à la Ville de Trois-Rivières. Par ailleurs, il n’a pas souhaité donner d’importance aux critiques lui reprochant d’avoir quitté son poste et de revenir quelques mois plus tard sur la scène fédérale. «Les gens me reprochent d’avoir été malade. Ce n’est pas correct, c’est malhonnête et de bas niveau», a-t-il dit.

Candidat vedette

Le chef conservateur Andrew Scheer cachait bien mal sa satisfaction d’annoncer ce candidat que le parti considère déjà comme un candidat vedette. «Yves a contribué au progrès et à la prospérité de Trois-Rivières», a-t-il commenté, saluant toutefois le fait qu’Yves Lévesque ait pris plusieurs mois loin de la sphère publique pour se refaire une santé. «La première chose qui importe, c’est notre santé. Il a pris le temps qu’il avait besoin pour prendre cette décision. Maintenant, il embarque avec nous à 100 %», fait-il remarquer.

Andrew Scheer se félicitait d’avoir pu à ce jour former «l’équipe la plus forte que les conservateurs ont eue au Québec». De tous ces candidats, pas moins de 25 % sont issus de la politique municipale, a-t-il fait remarqué. «C’est important pour nous d’avoir des candidats qui sont proches des gens, proches du terrain, qui connaissent tous les enjeux qui sont importants pour le peuple de Trois-Rivières», ajoute le chef conservateur.

M. Scheer ne s’est cependant pas avancé à dire si Yves Lévesque pourrait occuper un ministère dans un éventuel gouvernement conservateur. «Tous nos députés joueront un rôle important», s’est-il contenté de dire.

Par ailleurs, appelé à commenter la présence de manifestants à l’extérieur de cette assemblée d’investiture, Andrew Scheer a assuré que la plate-forme en environnement que proposerait son parti dans quelques semaines saura répondre aux questions des Québécois sur la question environnementale. 

«Nous allons annoncer notre plan ici au Québec dans quelques semaines et ça va répondre à toutes les inquiétudes», a-t-il indiqué, rappelant son intention de développer un corridor énergétique qui comprendrait notamment un pipeline permettant le transport du pétrole de l’Alberta, ce que lui reprochaient les manifestants. «On a besoin d’être autosuffisants ici au Canada sur la question de l’énergie. Il n’y a aucun sens d’acheter le pétrole des États-Unis ou de l’Arabie Saoudite quand on a des ressources naturelles dont tous les Canadiens peuvent profiter», croit-il. Une position soutenue par Yves Lévesque.

Ce dernier s’est par ailleurs montré déterminé à faire entendre la voix du Québec au sein de son parti, lui qui dit vouloir décentraliser les pouvoirs et les décisions pour en remettre davantage entre les mains des localités. «On va respecter l’entité du Québec. S’il y a des demandes spéciales, il faut les respecter. Il faut être près des gens, près des sociétés de développement économique. Je veux décentraliser beaucoup», signale Yves Lévesque.