«J’ai de l’énergie à donner»

Rachel Frigon

On ne sait trop par quel bout il faut s’y prendre pour bien présenter Rachel Frigon. Malgré son jeune âge, elle croule sous les médailles, les bourses et les honneurs. Sa liste d’implications a de quoi remplir une pleine page. Mère de deux jeunes enfants, associée dans une entreprise avec son mari, notre Tête d’affiche est une véritable dynamo. «J’ai de l’énergie à donner», dit-elle.


Rachel Frigon est ce genre de personne qui possède le secret des journées qui comptent plus de 24 heures. Elle avait à peine 12 ans lorsqu’elle a cessé de passer ses vacances d’été à la maison familiale. C’est à cet âge, en effet, qu’elle s’inscrit chez les cadets, Escadron 14 de Shawinigan. Elle ne manque jamais l’occasion d’aller suivre des camps de perfectionnement, même si certains se passent dans d’autres provinces canadiennes.

Elle n’a que 16 ans lorsqu’elle s’enrôle finalement dans l’Armée de terre. «Mon rêve était de devenir policière», dit-elle. Malgré une moyenne élevée à l’école, ça ne fonctionne pas. «Alors, je suis partie pendant six mois dans l’Ouest canadien avec mon sac à dos avec une autre fille», dit-elle. Objectif: aller à la découverte de soi.



Ce petit bout de sa jeunesse donne une idée de sa personnalité dynamique, marquée par une soif insatiable d’apprendre et de vivre des expériences. À 18 ans, elle suit une formation à Montmagny dans le but de devenir animatrice de radio. Elle obtiendra vite un poste à Lac-Mégantic. Se sentant bien seule derrière le micro, Rachel Frigon comprend tout de suite qu’elle préfère de loin travailler directement avec les gens. Elle demande alors à être transférée aux ventes. Elle revient à Shawinigan et travaillera chez TC Média pendant 11 années, dont plusieurs dans des postes de direction.

Tout au long de ce cheminement qui la fera aboutir à devenir associée dans l’entreprise Attractif, à Shawinigan, avec son conjoint, Rachel Frigon accordera beaucoup d’importance au bénévolat. Adolescente, elle fait la cuisine pour la Tablée populaire et effectue de nombreuses tâches pour les personnes âgées.

À 20 ans, elle réalise son rêve de prendre part à la Classique internationale de canots. Elle fait alors partie de la première équipe de femmes en rabaska, les Maudites, qui créera un engouement du côté féminin dès l’année suivante.

Elle est membre de nombreux conseils d’administration et a accepté la présidence d’honneur de plusieurs organisations: fibrose kystique, Leucan, Défi des Têtes rasées, Héma Québec, Nez rouge et Ruban rose. Un de ses bons coups fut la création d’un calendrier au profit du Centre du sein de Shawinigan, un geste qui a rapporté en moyenne 6000 $ par année pour cette œuvre, pendant 4 ans. «Cet argent a permis de créer un emploi et d’ouvrir le centre en été», souligne avec fierté celle qui est également marraine d’honneur du souper des chefs de la Société canadienne du cancer 2019.



Les honneurs qu’on lui a décernés se cumulent. Il y a d’abord eu la Médaille Lord Strathcona, la plus haute décoration remise à un cadet. Puis elle a reçu le prix international du Duc d’Édimbourg pour le bénévolat réalisé quand elle était jeune adulte. Doit-on s’étonner que son énergie rejaillisse également sur son entreprise qui, l’an dernier, a remporté le prix Nouvelle entreprise de l’année au Gala de la Chambre de commerce et d’industrie de Shawinigan et il y a deux semaines, a raflé une bourse de 25 000 $ du ministère de l’Économie et de l’Innovation?

Rachel Frigon ne cache pas qu’elle a toujours eu un intérêt pour les autres et ce qu’ils font, au point de faire certaines expériences parfois hors du commun, comme de participer au concours Miss Univers, volet québécois, où elle fut finaliste.

Mme Frigon a également fait honneur à son entreprise en remportant une des cinq places à l’événement South by Southwest qui regroupait au Texas plus de 400 000 participants, en mars, où elle a pu développer son marché.