Les audiences devraient durer trois jours. Il réclame en effet plus de 2 millions $ à la procureure générale du Québec pour avoir reçu un projectile tiré par le Groupe tactique d’intervention de la Sûreté du Québec en 2013 à Saint-Mathieu-du-Parc. Dans une poursuite civile déposée initialement le 31 août 2016, Thao Neth, 60 ans, formule plusieurs reproches aux policiers qui ont participé à une mission sur ses terres de Saint-Mathieu-du-Parc.
D’une part, il déplore le fait qu’ils se sont pointés sur son terrain sans mandat à la recherche de cannabis, qu’ils auraient fait preuve d’un grand manque de communication et qu’ils auraient agi avec témérité. On sait que deux jours auparavant, une plantation de cannabis avait été démantelée dans le secteur mais pas sur les terres de M. Neth.
Selon sa demande, le policier qui lui a tiré dessus a eu plusieurs occasions de l’avertir de sa présence en lui criant «police» avant de tirer mais il ne l’a jamais fait. Il aurait également utilisé une force excessive lors de l’arrestation en lui cassant quatre côtes, et ce, en dépit d’une absence de résistance de sa part.
Cette opération policière avait en effet donné lieu à une fusillade. M. Neth prétend avoir tiré un coup de fusil avec son calibre .12 en invoquant le fait qu’il était à la chasse et croyait avoir vu un orignal et des perdrix mais l’agent caché au sol s’était levé et avait tiré dix balles avec son arme HK 416, l’atteignant à l’épaule gauche.
M. Neth avait par la suite été transporté par hélicoptère au Centre hospitalier régional de Trois-Rivières pour ses blessures.
Il réclame ainsi un total de 2 043 982,3$ pour les nombreux dommages subis, les préjudices esthétiques, les blessures physiques et les séquelles.
Une enquête avait par la suite été faite sur le travail des policiers mais aucune accusation n’avait été portée contre eux. Thao Neth avait pour sa part été accusé d’avoir déchargé intentionnellement son arme à feu sans se soucier de la vie ou de la sécurité d’autrui, d’avoir eu en sa possession un fusil de calibre .12 et une carabine de calibre .22 dans un dessein dangereux et enfin, d’avoir utilisé son fusil de façon négligente. Il avait cependant eu gain de cause devant la Cour d’appel qui l’avait acquitté des deux accusations pour lesquelles il avait été reconnu coupable devant un tribunal de première instance en novembre 2016, soit d’avoir eu en sa possession un fusil dans un dessein dangereux et d’utilisation d’une arme de manière négligente.