L’archevêché de Montréal a annoncé qu’il a l’intention de mener un audit de ses archives touchant des milliers de dossiers de prêtres ayant travaillé dans cinq diocèses. D’autres diocèses ont laissé savoir qu’ils ont l’intention de faire de même. Cette démarche, qui sera supervisée par une juge à la retraite, permettra d’évaluer le nombre et la nature des allégations d’abus sexuel depuis 1950.
Mgr André Gazaille, évêque du diocèse de Nicolet, a tenu, jeudi, à saluer la décision de Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal, et ceux des autres diocèses suffragants de Montréal, c’est-à-dire ceux qui font partie de la même province ecclésiastique. «Je ne suis pas contre cela, bien au contraire!», a-t-il affirmé, par voie de communiqué. Selon lui, cette démarche s’avère le bon choix pour l’Église de Montréal.
Il a d’ailleurs précisé que la question d’un éventuel audit externe a déjà été abordée par les diocèses de la province ecclésiastique de Sherbrooke dont fait partie celui de Nicolet. Elle le sera de nouveau lors d’une rencontre prévue le 30 avril. «C’est une décision qui se prend au niveau de la province ecclésiastique et en fonction des réalités propres à chacun des diocèses concernés», explique Mgr Gazaille.
La situation est la même dans le diocèse de Trois-Rivières. Ce dernier fait partie de la province ecclésiastique de Québec, et encore là, une décision est en attente d’être prise. «C’est à l’étude actuellement à savoir si on va ouvrir les archives. Mgr Luc Bouchard va prendre conseil auprès de plusieurs instances. Donc, c’est un sujet qui est en cours», précise Mélanie Charron, porte-parole du diocèse de Trois-Rivières.
Mgr Gazaille souligne que des mesures ont déjà été prises dans le diocèse de Nicolet concernant la protection des mineurs et des personnes vulnérables contre toute forme d’abus et, particulièrement, contre les agressions sexuelles. Un comité de prévention des abus sexuels a été mis en place à l’automne 2018. Six personnes venant de différents horizons siègent sur ce comité. Le diocèse s’est aussi doté au cours des années d’un cadre de référence pour contrer le harcèlement et d’une politique en cas d’allégation d’agression sexuelle.
«Nous sommes déjà bien équipés, dans le moment présent et à l’avenir, pour agir face à des situations qui seraient dénoncées, notamment avec la politique en cas d’allégation d’agression sexuelle», souligne l’évêque.
Un comité semblable existe aussi au sein du diocèse de Trois-Rivières. Il s’agit d’un comité consultatif sur les cas d’abus. Comme à Nicolet, des membres du clergé et des laïcs y siègent.
«C’est pour s’assurer que dans nos paroisses on développe des bonnes pratiques de gestion pour éviter des abus, des abus de pouvoir, des abus de confiance, des abus spirituels qui ultimement pourraient mener à l’abus sexuel. On veut éviter ça complètement», mentionne Mme Charron.