Peut-être convient-il, pour cet anniversaire, de rappeler la pertinence de ces récompenses qu’on remet encore et toujours, après vingt ans, et qui semblent plus précieuses que jamais. «On se remet toujours en question à Culture Mauricie, a commenté le directeur général de l’organisme Éric Lord, et on voit année après année l’importance que ça a dans la démarche artistique des récipiendaires de même que l’impact positif sur les individus eux-mêmes en termes de motivation. C’est assurément une démarche qu’on va poursuivre dans le futur.»
«Quand on reçoit un prix qui n’a pas d’historique, c’est évidemment un bel honneur mais quand on y ajoute la qualité des récipiendaires précédents, il ne fait aucun doute ça donne encore plus de sens et de valeur à la récompense.» Depuis la création des prix Arts Excellence, quelque 204 artistes ont été récompensés et plus de 200 000 $ leur ont été remis sous forme de bourses accompagnant l’honneur.
Pour ce qui est de cette 20e édition, elle s’est déroulée sous le sceau de l’amour qu’a chanté Jean-Pierre Ferland à l’époque de son album Jaune et de la chanson Quand on aime, on a toujours 20 ans. Un moment fort de la soirée a été la remise d’un prix qui n’a pas une longue histoire mais qui ne manque pas de prestige: le prix Hommage Cogeco remis avec la Médaille des bâtisseurs Culture Mauricie. Après René Beaudoin, tout premier récipiendaire en 2018, c’est au musicien et pédagogue Michel Kozlovsky qu’il a été décerné jeudi. On a voulu ainsi marquer son engagement et son importante contribution au milieu culturel mauricien.
L’ancien professeur et directeur du Conservatoire de musique de Trois-Rivières a parlé de sa surprise d’apprendre qu’il avait seulement été considéré et a donc accepté la récompense avec une modestie qui lui est caractéristique. «Je suis vraiment très touché par cet honneur d’autant plus que je n’ai pas fait de démarche pour être en lice. C’est un prix lourd de sens puisqu’il vient dire que j’ai laissé une certaine trace derrière moi et que j’ai apporté ma toute petite pierre à l’édifice global de la culture. Je ne peux pas dire que j’y avais déjà réfléchi parce que je demeure bien actif mais je peux vous dire que je ne suis pas prêt d’arrêter.»
Motivé toute sa vie par son amour de la musique, ce pianiste classique de grande réputation a manifesté une ouverture réjouissante. «L’enseignement de la musique classique se fait dans une structure et une rigueur qui sont précieuses mais j’ai toujours voulu ouvrir mes étudiants à la valeur de la musique en général. Il y a du bon dans tous les styles et il faut savoir le reconnaître. J’ai voulu former mes élèves pour qu’ils aient la souplesse nécessaire à l’exercice du métier de musicien dans lequel il faut savoir constamment s’adapter. J’espère y être arrivé un tant soit peu mais ce qui est sûr, c’est que je suis très honoré par ce prix qui m’est précieux.»
Autre prix prestigieux, celui du CALQ venant couronner le créateur ou la créatrice de l’année en Mauricie, toutes disciplines confondues, il a été remis à l’artiste multidisciplinaire Isabelle Clermont. Sa démarche résolument originale tout en demeurant riche et profonde lui a permis de marquer le milieu culturel depuis plusieurs années d’une empreinte tout à fait unique avec des créations qui repoussent constamment les limites antérieures.
Au total, une dizaine de prix ont été remis. En arts visuels, on a retenu le travail du duo formé de Suzie Bergeron et Mathilde Cinq-Mars qui ont conjugué leur talent pour la réalisation du film d’animation A dignified affair.
Du côté des arts de la scène, c’est à l’auteur et compositeur Simon Laganière qu’est revenu le prix pour son album Samedi soir de semaine.
Le prix Production en métiers d’art est revenu à Roxane Campeau pour sa participation à l’exposition Canadian Annual Mosaic.
Dans la catégorie du livre de l’année, le prix a été décerné à Louise Lacoursière pour son roman Vent du large, publié chez Libre Expression.
Le Centre d’amitié autochtone de La Tuque a été couronné par le prix Initiative vitalité culturelle de l’année pour son Centre Sakihikan.
L’initiative culturelle de l’année, aux yeux du jury, est celle de la coop Les Affranchis pour son livre Le peuple arpenteur.
Pour la deuxième fois seulement en vingt ans, le jury a senti le besoin de remettre également une mention coup de cœur à un événement et il s’agit de l’exposition Pierre Landry, sculpteur/50 années de création/Hommage à l’homme et à son oeuvre réalisée par la Galerie d’art du Parc.
Finalement, le prix Réseau Biblio CQLM a été décerné à la bibliothèque de Saint-Séverin pour sa contribution à la communauté.