Motoneige: un baume sur un début de saison difficile

Normand Drolet, président du Club de motoneige du Comté de Champlain, à bord du nouveau surfaceur.

Saint-Narcisse — L’heure était finalement aux réjouissances alors que le Club de motoneige du Comté de Champlain inaugurait son nouveau surfaceur. Il faut dire que ce dernier arrive dans un contexte où les bénévoles du Club ont investi de nombreuses heures — près de 2 000 selon son président — à réparer les sentiers après les tempêtes dévastatrices du début de saison.


Le nouvel équipement, pour lequel le Club a pu bénéficier d’une subvention de 100 000 $ de la part de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ), arrive à point pour l’ouverture de l’ensemble des sentiers. Après le nettoyage des branches sur les portions boisées des pistes, on avait dû retarder l’ouverture des kilomètres de sentiers traversant les deux tourbières présentes dans le réseau que gère le club. «L’arrivée hâtive de la neige a retardé le gel dans ces secteurs-là», explique Normand Drolet, président du Club. Il confie d’autre part que ce début de saison a essoufflé son équipe de bénévoles.

Le nouveau surfaceur, un engin de marque Prinoth-Husky et d’une valeur de plus de 280 000 $, de fabrication européenne, a vu son assemblage complété au Québec. «Il est monté selon nos besoins», mentionne M. Drolet. «C’est le système d’attache qui est spécial, ça rend la machine très flexible», commente le président. C’est le Club lui-même qui a dû défrayer la portion non subventionnée de la facture. Fort de l’adhésion de près de 1100 membres, défrayant chacun des frais d’inscription de 325 $ par année, le Club doit malgré tout sa viabilité au travail de ses bénévoles, au dire de M. Drolet. Ces derniers étaient d’ailleurs nombreux vendredi après-midi pour contempler la nouvelle acquisition.



Pour Chantal Larivière, opératrice de surfaceur au Club depuis plus de 15 ans, le nouvel équipement vient tourner la page sur un début de saison éprouvant. Cette passionnée, qui dit passer 60 heures par semaine à arpenter les sentiers aux commandes de sa machine, ouvrait les chemins à mesure que les équipes d’émondeurs — tous des bénévoles — dégageaient les sentiers encombrés dans la foulée des épisodes de verglas du début de l’hiver. «C’est une situation qu’on n’avait pas vue depuis longtemps», commente Michel Comeau, bénévole. «Cette année était exceptionnelle. Il y a des années où on n’a aucun nettoyage à faire», commente pour sa part Normand Drolet.

Maintenant que les sentiers sont ouverts et que la saison est lancée, le Club doit faire face à une nouvelle problématique. Les habitués de la motoneige hors sentiers ont en effet pris d’assaut les pistes, les sous-bois étant difficilement praticables. «Eux autres n’ont pas bûché leurs petites trails», constate Normand Drolet. Ceux-ci ne respectent pas toujours les règles établies sur les quelque 243 kilomètres que gère le Club. Une situation qui irrite M. Drolet. Il donne l’exemple de tels motoneigistes qui ont passé sur une plantation de petits fruits. «C’est nous après ça qui sommes pris avec les problèmes», déplore-t-il.

Compte tenu du nombre de kilomètres qu’entretient le Club de motoneige du Comté de Champlain, il est éligible à une subvention aux quatre ans pour renouveler sa flotte. Les épisodes de verglas et les dégâts qu’ils ont causés incitent le Club à se pencher sur l’opportunité d’éventuellement s’équiper d’un surfaceur muni de lames d’émondage.

Selon la FCMQ, la pratique de la motoneige génère des retombées annuelles de plus de 3,27 milliards de dollars et permet le maintien de 14 000 emplois.