Dr Robert Pincott: au cœur de la communauté

Dans ses temps libres, Robert Pincott fabrique notamment des jouets de bois dans son atelier, qu’il offre ensuite aux Chevaliers de Colomb pour garnir les paniers de Noël remis aux familles démunies de la région. Il fabrique aussi des figurines de père Noël et des bougeoirs pour des aînés qui ne reçoivent parfois aucun autre présent.

COWANSVILLE — Alors que pour plusieurs, la retraite signifie farniente, soleil et détente, pour le Dr Robert Pincott, elle inclut toujours la communauté de Cowansville et l’hôpital Brome-Missisquoi-Perkins, là où il a exercé la médecine familiale pendant 36 ans.


S’il ne se souvient pas du moment exact où il a choisi de devenir médecin, M. Pincott sait qu’il est allé dans cette direction pour venir en aide aux autres. «J’ai suivi des cours de premiers soins pendant que j’étais dans les scouts, se rappelle-t-il. Et un jour, j’ai rencontré des gens vivant de l’aide sociale. Comme je venais d’une famille de la classe moyenne, cette pauvreté m’avait touché.»

Diplômé en médecine de l’Université McGill en 1960, le jeune Robert Pincott a complété sa résidence d’été à l’hôpital de Cowansville, qu’il ne quittera jamais par la suite. «J’ai grandi dans le West Island [à Montréal], raconte-t-il. Mon père prenait le train à 8 h tous les matins pour ne revenir qu’après 18 h. Il n’était pas beaucoup présent et ne pouvait pas s’impliquer dans la société. Je souhaitais faire ma vie dans un endroit où nous pourrions nous épanouir en tant qu’anglophones, près d’un grand centre, mais où il y avait la nature et un fort sentiment d’appartenance dans la communauté.»



Cowansville était l’endroit tout indiqué pour s’établir et fonder une famille. C’est là qu’il a vu grandir ses quatre enfants, qui lui donnèrent ensuite huit petits-enfants.

Âgés de 86 ans, le Dr Pincott et son épouse — une infirmière de métier — demeurent d’ailleurs toujours dans leur résidence plus que centenaire de la rue Principale, qu’ils ont acquise en 1962. Celle-ci se situe à moins de deux kilomètres de l’hôpital où le médecin a fait naître des générations de Cowansvillois.

«Au moins 2200, incluant des triplets!» calcule-t-il rapidement. Incluant les enfants des premiers enfants, et peut-être même les enfants de ceux-ci. Pendant des années, il a reçu des photos des enfants qu’il avait accueillis à leur naissance, dans des cartes de Noël que lui faisaient parvenir les mères heureuses de ses services.

Robert Pincott fabrique aussi des figurines de père Noël et des bougeoirs pour des aînés qui ne reçoivent parfois aucun autre présent.

Entre-temps, le médecin a donné de son temps auprès de la Régie de l’assurance maladie du Québec, du Collège des médecins, de la popote roulante de la municipalité, mais aussi de son association scout et de son club de natation, dans lequel ses enfants se sont illustrés.



Endroit privilégié

Même après sa retraite, en 1997, l’hôpital Brome-Missisquoi-Perkins a toujours conservé une place privilégiée dans le coeur du Dr Pincott. «J’y vais encore une à deux fois par semaine», raconte-t-il.

Il affectionne particulièrement le vélo, c’est pourquoi il s’implique notamment au sein du Vélothon organisé chaque année par la Fondation de l’hôpital BMP. Son équipe, «Les Amis du Doc», a amassé cette année 31 000$, soit plus de la moitié des recettes de l’événement. À lui seul, le médecin a contribué à hauteur de 21 000$, grâce à 145 généreux donateurs. «Tous ont été remerciés par écrit, que ce soit par la poste ou par courriel; et pas de message générique, chacun a reçu un remerciement personnalisé!» lance le chef d’équipe, qui compte répéter l’exploit en 2020 en compagnie de membres de l’équipe de hockey qu’il arbitre depuis l’âge de 80 ans, année où il a cessé de jouer.

En plus d’être membre fondateur du Petit Musée BMP, qui a présenté plusieurs expositions sur l’histoire de l’hôpital régional, il a collaboré aux festivités du centième anniversaire de l’institution. «Un immense projet», rappelle celui qui a également joué les guides lorsque des groupes d’étudiants souhaitant entreprendre une carrière en santé se présentaient à l’hôpital, les recevant même à dîner chez lui!

Une «dette» à payer

Quand il ne s’entraîne pas, qu’il n’entretient pas sa maison ou son jardin, M. Pincott fabrique des jouets de bois dans son atelier, qu’il offre ensuite aux Chevaliers de Colomb pour garnir les paniers de Noël remis aux familles démunies de la région. Il fabrique aussi des figurines de père Noël et des bougeoirs pour des aînés qui ne reçoivent parfois aucun autre présent.

Ses créations sont aussi offertes, entre autres, à la Maison Au Diapason et à la Fondation de l’hôpital BMP, qui les vendent aux enchères dans le cadre de leurs activités caritatives. «J’ai du plaisir à le faire, dit-il humblement, et tant et aussi longtemps que mes mains me permettront de le faire, je continuerai.»

Les innombrables implications du Dr Pincott à Cowansville et à son hôpital sont pour lui une manière de redonner à la communauté, qui a été généreuse avec lui. «Une partie de ce qu’ont coûté mes études a été payée par la société, illustre-t-il. Je sentais que j’avais une dette envers elle.»

Des décennies plus tard, celle-ci n’est toujours pas réglée, ajoute le médecin avec le sourire. «Je n’ai pas fini de la payer!» lance-t-il.


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