L’édifice choisi pour devenir la nouvelle Maison Gilles-Carle est situé sur la 10e Avenue, dans le secteur Grand-Mère. La maison de répit comptera 12 chambres, soit trois fois plus que celle qui existe déjà à Cowansville.
M. Chrétien a recueilli près de 600 000 $ auprès de sa famille et de ses amis pour permettre à la Fondation Maison Gilles-Carle d’acheter et d’aménager l’imposante demeure.
«Je me suis fait pogner comme d’habitude, a lancé à la blague l’ex-premier ministre. J’étais avec ma fille et Daniel Lamarre, qui travaillaient avec Mme Sainte-Marie. Ils m’ont parlé des maisons de répit et je leur ai dit: il y a une maison idéale à Shawinigan. Ils m’ont dit, c’est une bonne idée, on embarque!»
Le nombre de chambres permettra aux aidants de confier la personne dont ils prennent soin à l’équipe de la maison de répit pour une période pouvant aller jusqu’à un mois, ce que la taille de la maison de Cowansville ne permet pas de faire. La maison offrira jusqu’à 624 semaines de répit chaque année.
Elle aura besoin d’une équipe de 80 bénévoles pour fonctionner à pleine capacité. M. Chrétien a d’ailleurs mentionné que Robert Trudel, l’ancien directeur de la Cité de l’énergie, lui a confié vouloir s’impliquer comme bénévole dans ce projet.
Il reste toutefois de nombreux travaux d’aménagement à réaliser avant que la maison ne soit fonctionnelle, notamment l’installation d’un ascenseur. Son ouverture est prévue pour 2019. Elle aura besoin d’une équipe de 80 bénévoles pour fonctionner à pleine capacité.
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M. Chrétien a d’ailleurs mentionné que Robert Trudel lui a confié vouloir s’impliquer comme bénévole dans ce projet. Malgré les allégations d’inconduite sexuelle et de harcèlement qui pèsent sur M. Trudel, comme l’avait rapporté Radio-Canada en mai dernier, l’ancien premier ministre a défendu l’ancien directeur de la Cité de l’énergie, rappelant qu’il n’a pas été formellement accusé. Sur les ondes de Radio-Canada, M. Chrétien a par ailleurs affirmé que M. Trudel «était le meilleur pour organiser des choses à Grand-Mère».
Pour sa part, Mme Sainte-Marie a dit ne pas connaître M. Trudel et ne pas être au courant des allégations qui le visent.
La seconde de 20 maisons?
«C’était inespéré, c’est une joie extrême, s’est réjouie Chloé Sainte-Marie, vice-présidente et porte-parole de la Fondation Maison Gilles-Carle. C’est un rêve qu’on a depuis 2012 et qu’on travaille dessus continuellement. Ultimement, on voudrait avoir une maison par MRC au Québec.»
La chanteuse a rappelé que le nouveau premier ministre du Québec, François Legault, s’était engagé en campagne électorale à contribuer à la mise sur pied de 20 Maisons Gilles-Carle au Québec d’ici 10 ans. Selon elle, le gouvernement a tout à gagner à soutenir cette cause, puisque les aidants naturels lui permettent d’économiser énormément d’argent chaque année en évitant que des personnes ne se retrouvent en CHSLD.
Survivre à ceux qu’on aide
Près d’un Québécois sur cinq est un aidant naturel et cette proportion risque d’aller en augmentant en raison du vieillissement de la population, a soutenu Mme Sainte-Marie.
Cela démontre selon elle la nécessité de permettre à ces personnes de souffler et ainsi d’éviter de s’enfoncer dans la détresse. Une détresse qu’elle a elle-même a vécue quand elle s’occupait de son conjoint, Gilles Carle, aux prises avec la maladie de Parkinson.
«C’est de son vivant qu’on a parti la Fondation, parce qu’il me voyait aller et moi, j’ai sombré dans une dépression, le suicide qui s’en venait et tout ça, comme tous les aidants, a témoigné Mme Sainte-Marie. C’est épuisant, ça use tout le corps et l’esprit.»
La taille de la maison et le nombre de chambres permettra par ailleurs aux aidants qui hésitent à quitter la personne dont ils prennent soin de rester à ses côtés pendant que les bénévoles prendront le relais. Un service de répit de jour sera également disponible. La maison accueillera des personnes atteintes de diverses maladies dégénératives, comme l’Alzheimer, la sclérose en plaques, la trisomie 21, l’autisme et la maladie de Parkinson.
Deuxième don en 2018 pour M. Chrétien
Il s’agit de la seconde collecte de fonds destinée à une œuvre caritative destinée à venir en aide aux personnes malades réalisée cette année par M. Chrétien. En avril dernier, une unité de soins palliatifs a vu le jour à Shawinigan, en partie grâce à une contribution de 845 000 $ de proches et d’amis de l’ex-premier ministre. Ce centre d’hébergement de huit chambres a pris le nom de Maison Aline-Chrétien, en hommage à l’épouse de Jean Chrétien.
Ce dernier s’est d’ailleurs réjoui du succès de cette initiative. «Les commentaires sont très bons, les gens disent que c’est le paradis avant le paradis», a-t-il soutenu.