Disproportions entre hommes et femmes

De gauche à droite: la professeure Mireille Lalancette du département des lettres et communication sociale, Johanne Blais, directrice de la TCMFM et Carol-Ann Rouillard, doctorante et coauteure de l’étude de l’UQTR.

TROIS-RIVIÈRES — Dans quelle mesure et de quelle manière les candidates aux postes de mairesses et de conseillères municipales sont-elle représentées dans les journaux écrits, au Québec? Selon deux études rendues publiques mercredi, «l’espace occupé par les candidats est disproportionné par rapport à celui occupé par les candidates».


Les représentations médiatiques des candidates «ont souvent contribué à reproduire certains stéréotypes de genre et à perpétuer des attentes différenciées envers les candidates et les candidats», résument ces recherches.

On décrira une candidate comme «la jeune rouquine», par exemple, alors qu’on ne penserait jamais à décrire un candidat comme «le jeune rouquin», illustrent les intervenantes impliquées dans ces recherches qui ont été menées par l’UQAM et l’UQTR en collaboration avec Les Tables de concertation de groupes de femmes de la Montérégie et du Bas-Saint-Laurent, la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie et le Groupe des médias étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières.

Les chercheuses qui ont collaboré à ces études veulent sensibiliser, cet automne, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec de même que l’Association des journalistes indépendants du Québec.

Selon la doctorante Carol-Ann Rouillard, une des principales collaboratrices à l’étude menée par l’UQTR avec la professeure Mireille Lalancette, «ce qui ressort, pour les journaux étudiants, c’est que c’est somme toute moins genré que ce qu’on peut remarquer ailleurs. Il y a quand même une bonne sensibilité de la part des journalistes étudiants», dit-elle. Les femmes en politique sont moins représentées que les hommes en politique dans les journaux étudiants, ajoute-t-elle, mais de manière moins marquée qu’ailleurs.

Johanne Blais, directrice de TCMFM, indique que dans les médias traditionnels et communautaires, «ce qui a été remarqué, c’est qu’il y avait une représentation un peu plus genrée, plus stéréotypées selon les sexes. Il y avait aussi une disproportion par rapport au nombre d’articles qui couvraient les femmes par rapport aux hommes», dit-elle.

Les études veulent souligner la «nécessité pour les journalistes de réfléchir à la neutralité de la nouvelle et aux implications associées à la présentation différentiée de certains comportements des hommes et des femmes politiques afin d’éviter de reproduire certains doubles standards et une vision masculine de la sphère politique.

En 2017, le secteur municipal comptait 31 % de femmes élues. Lors des élections municipales, 37 % des candidats étaient de femmes et 63 %, des hommes alors que la médiatisation des candidatures s’est faite à 29 % pour les femmes et à 71 % pour les hommes.