«Il y a 121 terrains contaminés, dont Aleris. Il faut s’assurer qu’il y ait de la décontamination. Et ça peut faire la différence avec l’entreprise privée. Cela augmente la valeur du terrain et l’attirance pour Trois-Rivières et Shawinigan», a-t-il confié en primeur, mardi, en entrevue éditoriale au Nouvelliste.
Par ailleurs, son appui envers le projet d’un train à grande fréquence est accompagné d’un engagement pour une nouvelle gare. «Il faut en discuter avec la population. Ça prend une nouvelle gare», a déclaré le chef de la Coalition avenir Québec, sans en préciser l’emplacement.
Selon lui, Philippe Couillard a manqué de leadership dans le dossier du TGF. «Il a même failli tout faire déraper avec son idée de monorail. C’est important de réaliser le projet le plus rapidement possible. C’est quatre milliards de dollars du fédéral. Ça va rendre Trois-Rivières plus attrayante pour les entreprises», croit-il.
Lors de son passage plus tôt en journée au restaurant Le Grec, dans le secteur Pointe-du-Lac, M. Legault avait croisé des syndiqués de l’Aluminerie de Bécancour qui sont en lock-out depuis exactement huit mois.
«Il y a un manque de leadership de la part du gouvernement. On ne sait pas c’est quoi les enjeux. On parle du coût de la main-d’œuvre et du prix de l’électricité. Il faut qu’il y ait un contact direct entre le gouvernement et la haute direction à Pittsburgh», a indiqué celui qui se dit prêt à se rendre au siège social américain de la multinationale en tant que premier ministre.
Interrogé au sujet du fonds de diversification économique mis en place après la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2, le chef caquiste considère qu’il doit être remis en question. Une réévaluation qui s’inscrit dans sa volonté de régionaliser Investissement Québec pour lui donner plus de moyens et d’autonomie afin qu’il soit «plus agressif».
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Au plan économique, celui-ci déplore le retard de la région par rapport au salaire moyen, qui est inférieur de 20 % dans Laviolette-Saint-Maurice, 14 %, dans Champlain, 11 % dans Trois-Rivières et 8 % dans Maskinongé.
«C’est un gros écart. Il n’y a pas de raison. C’est à mi-chemin entre Montréal et Québec. Il y a une université et des travailleurs qualifiés. Le défi, ce n’est pas le taux de chômage, mais la qualité des emplois. Il faut avoir plus d’entreprises manufacturières. Comme ancien président de la chambre de commerce, Jean Boulet en fera sa grande priorité. Il connaît bien la région. Il faut augmenter le salaire moyen en Mauricie», martèle-t-il.
En ce qui concerne la taxe scolaire, François Legault est d’avis que «les quatre candidats libéraux ne sont pas montrables en Mauricie» tant ils n’ont pas mené adéquatement la bataille. Dans la région, dit-il, le taux est de 0,30 $ par tranche de 100 $ d’évaluation foncière, contre 0,10 $ dans les Laurentides. Ce qui fait que pour une propriété de valeur moyenne, le compte de taxes scolaires est de 789 dollars dans le premier cas et 269 dollars dans le second. «C’est complètement injuste. Julie Boulet a essayé de faire la bataille, mais elle ne se représente pas», a fait remarquer celui qui prône un taux universel à 10 cents.
Le chef de la CAQ entend bien abolir les élections scolaires et faire profiter aux écoles des 20 millions de dollars ainsi économisées. Quant aux commissions scolaires, elles feront place à des centres de service. «J’ai plus confiance aux parents qu’aux commissaires», laisse-t-il entendre par rapport aux responsabilités accrues des conseils d’établissements.
En santé, le leader politique est déterminé à doter le Centre-du-Québec de son centre intégré de santé et services sociaux. «Il faut arrêter de trop centraliser. En Mauricie, il y a trop de décisions qui se prennent à Trois-Rivières par rapport à l’ensemble de la Mauricie», donne-t-il comme exemple.
Du même souffle, il se montre ouvert à des aménagements pour le maintien de corridors de services entre la rive sud et Trois-Rivières. «C’est le vœu de Donald Martel. Et je suis ouvert à ça», affirme M. Legault.
Que pense-t-il du doublement de l’autoroute 55 tant réclamé par le milieu? «Il est temps qu’on arrête de parler et qu’on le fasse. Il faut que ça avance», soutient-il.
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Dans un autre ordre d’idées, François Legault se montre favorable à l’aide aux médias locaux et régionaux. En ce sens, il propose la tenue d’une commission parlementaire non partisane qui va se pencher sur le financement étatique. «Il faut assurer leur survie, c’est absolument nécessaire. Ce qu’on n’a pas aimé, ce sont les ententes à la pièce par le gouvernement libéral. Il y a des risques de conflits d’intérêt ou d’apparence de conflits d’intérêt dans une négociation individuelle au lieu que ce soit une proposition d’aide sous certaines conditions», conclut celui qui n’ose dire si la région comptera plus qu’un ministre, dans l’éventualité de l’élection d’un gouvernement caquiste.