Promouvoir le chanvre industriel

Les propriétaires de l’entreprise Hempbassadors, qui fait la promotion du chanvre industriel, sont de passage en Mauricie. Sur la photo: François Denault et Marie Eisenmann, propriétaires d’Hempbassadors.

SHAWINIGAN — Alors que l’attention de la population est tournée vers la légalisation de la marijuana à l’automne prochain, l’entreprise Hempbassadors, de passage en Mauricie, souhaite faire la promotion du chanvre industriel, plante cousine du «pot», qui est quant à elle légale au Canada depuis 1998.


«C’est de faire redécouvrir cette plante qui a de nombreux atouts au niveau écologique, agricole, industriel et humain dans un contexte de développement durable», explique la coordonnatrice et directrice de Hempbassadors, Marie Eisenmann.

C’est d’ailleurs le souci de l’environnement qui a poussé Mme Eisenmann à se lancer dans la promotion du chanvre industriel. «On est des gens qui sont engagés dans le développement durable, nous voulons être des acteurs de changement», soutient celle qui a également fondé les Urbainculteurs, un organisme d’agriculture urbaine à Québec.



Malgré le fait que le chanvre industriel soit plus ou moins connu du grand public, le Canada en est le deuxième plus grand producteur au monde, après la Chine. De plus, le Québec arrive quatrième au pays quant à la production de chanvre industriel.

Plus de 50 000 usages
Marie Eisenmann affirme que le chanvre industriel a plus de 50 000 usages tous aussi différents les uns des autres. «On va de la barre de céréales jusqu’aux lunettes en plastique de chanvre», illustre-t-elle.

En effet, la plante peut servir notamment aux domaines de la construction, de l’agriculture, du textile, ou encore pour la production de produits de soins, de plastique et de papier. «Le chanvre industriel rejoint beaucoup de gens», souligne Mme Eisenmann.

Les multiples utilités du chanvre industriel sont dues au fait que toutes les parties de la plante peuvent être exploitées, soit la tige, les graines et le cœur.



Selon Mme Eisenmann, le chanvre constitue une alternative locale et écologique, mais également supérieure à bien des matériaux équivalents. «Par exemple, le plastique à base de chanvre, c’est un plastique plus léger, écologique et plus résistant que celui à base de pétrole.»

Différent du «pot»
La différence majeure entre la marijuana et le chanvre industriel réside dans le taux de THC que la plante contient. Selon la loi canadienne, le taux de THC dans le chanvre industriel ne doit pas excéder 0,3 %. En comparaison, le taux de THC dans la marijuana varie entre 5 et 20 %.

Le taux aussi bas de THC dans le chanvre industriel explique l’absence de psychotrope dans la plante. Cependant, la culture du chanvre industriel demeure particulièrement réglementée.

«Les producteurs ne peuvent pas garder leurs semences d’une année à l’autre et doivent envoyer des échantillons pendant l’été», note Mme Eisenmann.

De passage en Mauricie
C’est à bord d’un autobus à l’effigie de leur entreprise que Marie Eisenmann et François Denault font une tournée dans différentes régions afin de promouvoir le chanvre industriel.

Mercredi, ils étaient de passage à Shawinigan, où ils ont rencontré un particulier dont la maison est faite en chanvre ainsi que les propriétaires de la boutique de vêtements écologiques Abaka. Cette boutique offre d’ailleurs des vêtements faits à base de chanvre.

Les propriétaires de Hempbassadors devaient visiter Trois-Rivières jeudi, avant de se diriger vers Asbestos.