Des «bénévoles locaux» pour promouvoir l'épargne-retraite

Pierrick Charrette et Jean-Pierre Guay, qui coordonnent le réseau RL.

Communément appelés «RL», les responsables locaux sont des travailleurs syndiqués qui font bénévolement la promotion du Fonds et de l’épargne-retraite auprès de leurs collègues de travail. Si au commencement ils n’étaient qu’une trentaine, 35 ans plus tard, le réseau compte quelque 1700 membres. Précieuse courroie de transmission d’informations aux travailleurs et véritables ambassadeurs de première ligne du Fonds et de sa mission, ils en constituent indéniablement l’une des clés du succès.


«Un RL, c’est un bénévole nommé par sa structure syndicale. Ses qualités sont des qualités syndicales de base : c’est d’abord et avant tout d’avoir de l’empathie et de vouloir rendre service aux autres, tout en travaillant en harmonie avec son organisation. C’est également quelqu’un qui est prêt à apprendre. On tient pour acquis que les gens peuvent partir avec une page blanche, puis être capables de bien remplir leur rôle. On leur donne, pour ce faire, la formation nécessaire», explique Jean-Pierre Guay, coordonnateur du réseau RL, qui travaille au Fonds depuis 21 ans.

«Le RL bénéficie d’une formation continue pour se tenir à jour. Il sensibilise aussi ses collègues de travail à notre mission économique et sociale. Donc ce n’est pas un conseiller financier qui inciterait quelqu’un à investir à un quelconque endroit que ce soit, il intervient vraiment dans son milieu de travail et a un rôle social qui est d’être responsable local du Fonds de solidarité», renchérit son collègue, Pierrick Charette, qui a pour sa part près de 300 RL sous sa coordination.



Modalités d’interventions

Peu importe leur rôle, qu’elles aient une implication syndicale ou non, les recrues RL sont avant tout de fins connaisseurs de la réalité de leur milieu de travail, capables d’interagir au quotidien avec leurs confrères et consœurs, qu’ils sensibilisent à la pertinence et à l’importance d’épargner pour la retraite. «Ils expliquent comment on peut le faire, les possibilités qui s’offrent ainsi que le biais fiscal important des REER. Puis ils proposent à leurs collègues de le faire avec les actions du Fonds de solidarité», précise M. Guay.

Assurant une présence constante du fait même qu’ils interviennent dans les entreprises où ils sont salariés, la fréquence des activités qu’ils vont organiser varie. «En règle générale, il y a une rencontre au moins une fois par année, mais selon le milieu de travail, il peut y en avoir plusieurs. On appelle cela des blitz, c’est-à-dire des activités de promotion, des campagnes d’information et d’adhésion pour le Fonds de solidarité», relève M. Guay. La grandeur du lieu à couvrir peut également varier d’un cas à l’autre. «Personnellement, je représente la SCFP. J’ai les cols bleus et les cols blancs de la Ville de Montréal et il y a donc une multitude d’arrondissements et de bâtiments où ils peuvent être présents. Les réalités sont différentes», note Pierrick Charette. En outre, il importe de souligner que les RL donnent de l’information à tous les travailleurs qu’ils soient syndiqués ou pas, affiliés à son propre syndicat ou à d’autres.

Des maillons capitaux

Selon M. Guay, la mise en place du réseau RL a commencé autour de 1985-1986. Ils jouent depuis lors un rôle considérable. «Ce réseau a été à l’origine du succès du Fonds. C’est vraiment le réseau RL qui a réussi à aller convaincre les gens de la pertinence de se faire des économies de retraite au Fonds de solidarité», estime ce coordonnateur du réseau. Inspiré des modèles de formation syndicale de la fin des années 80, le réseau RL est rapidement devenu la clef de voûte du Fonds. «Le Fonds de solidarité constitue le modèle mondial pour les fonds de travailleurs. À partir de 1994, on recevait des délégations venues d’Afrique, d’Europe, d’Amérique du Sud : les gens venaient voir notre modèle et ils étaient très impressionnés par ce qu’on avait réussi à faire» insiste Jean-Pierre Guay.

De l’avis de Pierrick Charette, le modèle de transmission de l’information et des formations «aux pairs par les pairs» dans les milieux de travail sur lequel se fonde le réseau RL doit beaucoup à son succès. La satisfaction que peuvent tirer les RL de leurs efforts dépasse d’ailleurs largement le fait d’avoir favorisé de nouvelles souscriptions à l’épargne-retraite. «Au niveau de la mission sociale et économique du fonds de solidarité, il y a aussi le fait que l’argent est réinvesti dans l’économie du Québec. Et les gens sont très fiers de cela dans leur rôle de RL.



La formation des RL

Les RL n’ont pas de prérequis à avoir en matière de connaissances des REER ou de la retraite. Tous reçoivent une formation initiale de RL en apprentissage qui est d’une durée de quatre jours. Par la suite, la formation se poursuit une fois par année sur une période d’une journée et demie, lors de la rencontre nationale, où ils sont séparés par syndicat. En tout temps, un service RL est également disponible au téléphone pour parer à leurs questionnements.

Bien rodé, en pleine vitalité et se renouvelant constamment au gré des départs à la retraite et des nouvelles arrivées, le réseau RL semble avoir encore de beaux jours devant lui. «On n’est pas encore dans 100 % des milieux de travail, donc on va continuer dans la même lignée que les 35 dernières années pour les 35 prochaines années», souligne M. Charette, confiant.