Avec la bénédiction de sa poignée de partenaires, le propriétaire de Plante Sports avait déposé un plan au directeur des loisirs Jean-Marc Bergeron au début du mois. En plus des heures de glace gratuites et du privilège d’opérer les concessions à l’intérieur du Colisée, le groupe souhaitait obtenir une aide de 125 000 $, dont 50 000 $ aurait été un prêt sous condition.
Si le prêt n’était pas essentiel, l’aide de 75 000 $ était en revanche une condition immuable dans l’opération sauvetage. Cette somme, jumelée aux quelque 100 000 $ des investisseurs, devait permettre aux Draveurs de changer leur image de marque, de mettre en place une structure plus solide et d’investir dans un plan marketing.
La Ville a fait savoir à Tremblay à la fin de la dernière semaine qu’elle écartait ce plan. Sa proposition était une aide de 40 000 $, soit le même montant dont aurait bénéficié Boileau s’il avait décidé de continuer à opérer les Draveurs. Depuis, il y a eu quelques échanges entre les deux parties, mais la Ville n’a pas montré d’ouverture à offrir davantage, ce qui a incité Tremblay à l’aviser par courriel qu’il passait à un autre appel étant donné les délais serrés imposés par la LNAH.
Le circuit a effectivement demandé à toutes les équipes ou futures équipes de s’engager formellement au plus tard d’ici mardi soir. Mardi matin, Tremblay va donc annoncer son retrait. C’est à ce moment qu’il acceptera de commenter le dossier qui a fait couler pas mal d’encre dans les médias, traditionnels et sociaux, depuis quelques semaines.
Pas question d’une ligue à cinq
Commissaire par intérim, Gilles Rousseau va lui aussi attendre le retrait officiel avant de commenter en profondeur. Il a quand même réitéré l’attachement de la LNAH pour le marché trifluvien lundi.
«Pour nous, Trois-Rivières est une valeur sûre. De plus, au plan géographique, elle est très importante. Je suis convaincu qu’il y a moyen de faire quelque chose de bien chez vous avec des actionnaires locaux. Ce fut difficile, l’an passé, c’est vrai, mais c’était surtout en raison d’un mauvais départ sur la glace. Avant l’an dernier, la concession de Trois-Rivières a toujours été solide. J’ai lu aujourd’hui que ça ne fonctionnerait pas mais la date limite, c’est demain. J’espère que d’ici là, le portrait va évoluer et ceux qui tentent de sauver l’équipe vont trouver un terrain d’entente avec la Ville.»
Il n’y a pas qu’à Trois-Rivières où la LNAH a des soucis. Plusieurs villes ont manifesté leur intérêt pour le produit cet hiver, sans pour autant s’engager à être sur la ligne de départ en 2018-19. Des promoteurs à Granby, Saint-Jérôme et Laval ont renoncé ces dernières semaines. Reste ceux de Roberval et de Berlin qui, comme les promoteurs trifluviens, doivent arriver avec une réponse mardi. Dans le cas de Berlin, une petite ville américaine, certains partenaires autour de la table sont réticents vu la distance de voyagement supplémentaire. Quant à Roberval, les gens derrière le projet tentent de solidifier leurs appuis dans le milieu avant de foncer.
«Si Berlin veut embarquer, c’est sûr qu’on va avoir des choses à évaluer. Il y a des coûts supplémentaires pour les équipes. Roberval, le dossier est différent. C’est une petite ville, ça peut être difficile de réunir les 150 000$ en commandites nécessaires pour boucler le budget. On saura davantage demain où on s’en va. On attend des nouvelles de ces marchés», explique Rousseau, qui écarte totalement la possibilité de continuer la route uniquement à cinq équipes. «Ça, c’est impossible. Ça nous prend un minimum de six clubs pour continuer.»