Conflit sur la mobilité

Le Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec tenait une manifestation jeudi midi devant l’hôpital de Trois-Rivières pour dénoncer les demandes de l’employeur. ­­

TROIS-RIVIÈRES — Le Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec dénonce une volonté patronale de fusionner des centres d’activités pour avoir plus de mobilité du personnel, ce qui amènerait entre autres des infirmières affectées à l’urgence de l’hôpital de Trois-Rivières à devoir travailler à l’urgence de l’hôpital de Shawinigan ou à celles de Louiseville ou de Nicolet.


Les deux parties sont présentement en négociations locales. Selon ce syndicat affilié à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), ce désir de miser sur une mobilité accrue en pleine période de pénurie de main-d’œuvre est inacceptable.

«La mobilité se ferait dans un rayon de 50 km. On a déjà de la difficulté à recruter des gens à l’urgence de Trois-Rivières, imaginez qu’on affiche un poste et qu’en plus, la personne doit se promener d’un endroit à l’autre. C’est déraisonnable de la part de l’employeur», raconte Nathalie Perron, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec qui tenait une manifestation à ce sujet jeudi midi à Trois-Rivières.

Si des travailleurs font volontairement des heures dans différents établissements, une telle mesure inscrite au contrat de travail viendrait bousculer la conciliation entre la vie professionnelle et la vie familiale pour certaines personnes et impliquerait plus de formation à offrir à des gens susceptibles de changer de lieu de travail de temps en temps.

«Ce n’est pas en demandant aux gens de se promener encore qu’on va attirer du monde. Et ça va occasionner encore plus de temps supplémentaire. Ça a coûté 32 millions de dollars au CIUSSS en temps supplémentaire lors de la dernière année. C’est presque le triple en trois ans. Et en assurance salaire, c’est 36 millions de dollars. C’est pire que les autres années. C’est un cercle vicieux. Si on oblige toujours les gens à faire du temps supplémentaire, les gens tombent au combat», ajoute Mme Perron, faisant référence aux données dont ICI Radio-Canada Mauricie a fait état lors de récents reportages.

La direction du CIUSSS confirme que la mobilité du personnel fait partie des éléments de la négociation, mais ne fait aucun commentaire sur cet aspect spécifique, indique Valérie Provencher.

«Dans le cadre des négociations locales, nous avons trois critères qui orientent nos décisions: être un employeur de choix, être attractif et avoir une capacité de rétention du personnel, avoir à cœur la qualité des soins sur l’ensemble du territoire. Les négociations vont bon train et on est confiant d’en arriver à une entente d’ici le 30 septembre», déclare la porte-parole du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec.

Mme Perron confirme que le syndicat et l’employeur sont capables de s’entendre sur les autres points de la négociation.