J’ai écouté un reportage à TVA qui parlait de la maladie de Lyme. Drôle à dire, mais chez nous, nos grands bonzes ne reconnaissent pas cette maladie. Tous les printemps, on ne cesse de nous avertir de faire attention lorsqu’on va en forêt, il faut se protéger, porter des chemises à manches longues, protéger nos chevilles, etc. Il y a donc un danger à se promener en forêt, danger de se faire piquer par toutes sortes de bestioles et peut-être d’attraper des maladies dont la maladie de Lyme.
Je me souviens qu’il y a quelques années, les journaux faisaient état de la difficulté pour les médecins étrangers à faire reconnaître leur diplôme. Le Collège des médecins avait envoyé un de leurs beaux parleurs pour nous expliquer que c’était pour nous protéger qu’il était si critique à l’égard des médecins étrangers. Selon le Collège, ces médecins étrangers n’étaient pas familiers avec les problèmes médicaux des gens du nord, d’où l’obligation de leur faire suivre une formation adaptée à nos besoins.
Quoi faire, quoi dire, les spécialistes avaient parlé. N’étant pas médecins, nous avons penché la tête et cessé de nous plaindre. Mais, coup de théâtre: la température dans notre coin de pays s’est réchauffée. Avec cette nouvelle température sont arrivées des nouvelles bestioles qui peuvent occasionner toutes sortes de problèmes, incluant la maladie de Lyme. Au lieu de réagir positivement et de reconnaître que nos médecins n’ont pas la formation requise pour ce genre de maladie, le Collège n’a rien fait. Le résultat de cette inaction de la part du Collège des médecins: cette maladie est difficile à diagnostiquer, les médecins n’arrivent pas à la soigner convenablement. Autre résultat, nous avons un agent de la faune qui est atteint de cette maladie, il est mal soigné, le cas s’est aggravé et l’agent est maintenant incapable de travailler.
Finalement, compte tenu du manque de connaissances des médecins, la CNESST refuse de reconnaître la maladie de Lyme comme étant une maladie professionnelle; cet agent est donc laissé à lui-même, avec aucune aide financière et incapable de travailler.
À mon avis, c’est une première, mais cela ouvre la porte à beaucoup de questions. Une maladie professionnelle, lorsque reconnue, est compensable à vie par la CNESST. C’est un lourd fardeau à porter par les employeurs. Est-ce que ces derniers vont accepter de reconnaître cette maladie? Le gouvernement a déjà refusé d’aider son agent, bel exemple de compassion. Que feront les compagnies? Il y a des milliers de travailleurs en forêt. Il va y avoir beaucoup de lobbyng de la part des compagnies. Les syndicats sont mieux de se préparer car il y a des problèmes à l’horizon.
Robert Landry
Trois-Rivières