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Les finissants qui ont terminé leur secondaire avec elle en 1991 l’associent spontanément à son implication dans les premiers balbutiements de la collecte sélective.
Elle faisait partie de la première brigade chargée de recueillir les bacs bleus déposés dans les classes, et de sensibiliser ses pairs à l’enjeu de la récupération. D’ailleurs, dans son album de finissants, ses amis écrivaient que son rêve était de «devenir présidente de Greenpeace»...
«C’est une fille qui, très jeune, avait des convictions. Ça faisait déjà partie de sa personne», confirme son enseignante de français en cinquième secondaire, Chantal Mercier, qui se souvient du souci de Valérie Plante pour l’environnement.
Mme Mercier avait même encouragé la jeune Valérie à exprimer son indignation aux responsables de la commission scolaire qui avaient distribué des documents en papier glacé, qui ne se recyclaient pas: «Je lui ai dit: ‘’Tu as le pouvoir d’écrire, écris! Tu vas voir que c’est puissant’’. Elle était déjà engagée, déjà dans l’action.»
François Bruneau lui a enseigné l’art dramatique. «Je me rappelle d’une personne vraiment très positive, très appliquée, très imaginative. Ce n’est pas surprenant qu’elle soit rendue où elle est», partage-t-il.
«Elle s’est intégrée très, très facilement, parce que c’est une fille très positive, elle ne se laissait pas troubler», ajoute l’enseignant retraité, qui avait eu vent de la candidature de Valérie Plante à la mairie de Montréal par une autre ancienne élève, la cinéaste Chloé Leriche, dont le film Avant les rues a mérité plusieurs prix.
En cinquième secondaire, les élèves de l’option art dramatique avaient comme défi d’écrire, de mettre en scène et de jouer leur propre pièce. Valérie Plante et Chloé Leriche avaient écrit et joué une pièce en trio avec une autre élève.
«Je suis encore en contact avec Chloé. Je l’ai un peu aidée au casting de son film Avant les rues; je suis allé dans les communautés autochtones qu’elle a visitées et je l’ai aidée à faire passer les auditions. C’est elle qui m’a parlé de la candidature de Valérie. À l’époque, et ça ne fait pas si longtemps, ça paraissait presque impossible que Denis Coderre soit déclassé!», note François Bruneau.
La rassembleuse
Pour sa part, Chloé Leriche reste impressionnée par le côté rassembleur de Valérie Plante, une qualité découverte chez sa consoeur du secondaire, et qu’elle apprécie aujourd’hui dans son parcours politique.
«Au début de l’année, je me tenais sur le banc des poteux, et Valérie était venue me chercher pour faire le recyclage à l’école. J’étais passée du banc des poteux à faire du temps supplémentaire après l’école dans toutes les classes pour mettre en place le recyclage. Son engagement écologique date de cette époque!», confie Chloé Leriche, qui elle aussi était arrivée à l’école De-la-Salle en cinquième secondaire.
Une fois établie à Montréal, Chloé Leriche résidait dans l’arrondissement Ville-Marie quand Valérie Plante y a été élue conseillère. «En la voyant à la télévision, je n’en revenais pas à quel point elle était allumée et elle connaissait tous ses dossiers. Quand elle était dans l’opposition, elle était déjà très forte dans ses interventions», fait-elle remarquer.
Chloé Leriche a aussi suivi son ancienne consœur dans sa campagne à la mairie: «Je suis très active sur les réseaux sociaux, et j’ai vu une bonne partie du milieu artistique cynique, désintéressé, s’allumer autour des idées de Projet Montréal et de Valérie. C’est beau de voir qu’elle a réussi à être aussi rassembleuse», soutient la cinéaste, qui fait encore référence au secondaire en indiquant: «Moi, je traînais avec les bums. Valérie est une fille très différente de moi, qui a réussi à me rallier à sa cause écologiste!»
«Dans sa campagne, elle est allée chercher une parité homme–femme, mais aussi multiculturelle. C’est une des premières fois que quelqu’un réussit à rassembler autant de gens provenant d’un tas de milieux différents, mais qui partagent des idées. Ça me donne espoir pour la suite», ajoute
Mme Leriche, qui a aussi mentionné le rire de la nouvelle mairesse de Montréal, ce même rire qui résonnait dans les corridors de l’école.
«Quand est-ce qu’on a vu ça, dans la politique, quelqu’un rire autant, avoir du plaisir à faire de la politique? On peut être heureuse, amener des idées intelligentes et lutter pour des causes», considère Chloé Leriche.
Une autre consœur de classe, Nathalie Houle, n’a pas été surprise de voir Valérie Plante se débrouiller aussi bien pendant la campagne électorale qui l’a opposée au maire sortant Denis Coderre. «En cinquième secondaire, elle était déjà comme ça: c’était une fille très allumée, très volubile, très impliquée. Déjà on voyait qu’elle faisait son chemin. On ne l’a peut-être connue qu’une année, mais elle nous a marqués», témoigne Mme Houle.