Ce professeur honoraire au département de science politique de l'Université de Montréal ne pouvait passer sous silence le 50e anniversaire de ce moment marquant de l'histoire québécoise.
Donc, il a entrepris de faire des recherches qui ont pris la forme de panneaux qui sont installés sur les murs du hall d'entrée du Musée québécois de culture populaire.
C'est la Société Saint-Jean-Baptiste qui a fait le pont entre l'initiative de M. Boutillier et l'institution muséale.
Excellent communicateur, M. Bouthillier est intarissable quand il s'agit de revisiter cette partie de l'histoire. C'est d'ailleurs avec beaucoup d'enthousiasme qu'il relève certains éléments qui sont moins connus.
«De Gaulle est venu ici trois fois dans sa vie 1944, 1960 et en 1967. Tout le monde a les yeux fixés sur 67, et c'est normal, à cause de l'éclat et de l'envergure mondiale. Il y avait même des pays qui n'avaient jamais entendu parler du Québec. Le bel exemple, c'est la Chine. Elle n'avait jamais entendu ce mot-là et elle n'avait pas d'idéogramme pour désigner le Québec. Quand les Chinois ont vu ça sur les fils de presse, ils en ont inventé un.»
En plus de souligner l'incidence de la célèbre phrase lancée du balcon de l'hôtel de ville de Montréal, l'exposition revoit également les actions du général lors de la Deuxième Guerre mondiale ainsi que ses liens avec la province au fil du temps.
«Les gens pensent que de Gaulle est arrivé ici un bon matin et que, parce qu'il faisait beau et chaud, que les gens étaient gentils, il a crié "Vive le Québec libre". Attention! Il suivait notre affaire de près depuis très, très longtemps», raconte-t-il en pointant l'un des tableaux qui remonte au début des années 60 alors qu'une délégation du Québec s'installait à Paris.
L'installation est constituée d'une dizaine de panneaux qui ont été entièrement créés par M. Bouthillier.
Du côté du Musée québécois de culture populaire, on était bien content de pouvoir recevoir cette exposition. «La venue de Charles de Gaulle s'inscrit dans la culture populaire, parce qu'on a été capable de retracer tous les grands marqueurs de la société québécoise à travers cette exposition. Alors pour nous, ça cadrait exactement dans notre mission», soulignait la directrice Valérie Therrien qui était bien heureuse de faire de la place à ce partenaire en lui prêtant de l'espace en ses murs. «Qu'on soit d'accord ou non avec ce que Charles de Gaulle a dit ce n'est pas ça la question. On le montre comme un fait marquant de la société québécoise et c'est pour ça qu'on a voulu l'accueillir ici, parce que ça fait partie de notre mandat.»
L'exposition sera présentée jusqu'au 4 septembre.