Rencontre sous le tipi au sanctuaire

Bernard Ménard, oblat missionnaire, à gauche et Jean-Noël André, organisateurs de la rencontre.

Un échange interculturel et une célébration interspirituelle, une rencontre entre les peuples autochtones et la population non autochtone du Québec pour apprendre à se connaître et pour guérir les blessures du passé.


Un rassemblement pour se projeter dans un bel avenir mutuel empreint de dignité et d'égalité. C'est ce que l'on veut réaliser, les 30 et 31 mai, au sanctuaire Notre-Dame-du-Cap.

À cette occasion, la basilique deviendra un tipi géant. L'idée est venue du père oblat missionnaire Bernard Ménard, de Nicole O'Bomsawin, Abénakise d'Odanak et de Jean-Noël André, qui coordonnera l'événement.



Dans certains cas, comme pour les participants de Natashquan, «cela implique 5 jours et 30 heures d'autobus», signale le père Ménard. Malgré tout, «ils furent les premiers à dire qu'ils venaient et ils remplissent un autobus», se réjouit-il.

Les activités démarrent le 30 mai, à 14 h, avec un partage d'expériences vécues par diverses nations autochtones. À 19 h 30, la basilique sera le théâtre d'une célébration spirituelle et liturgique laquelle sera suivie d'une procession au flambeau.

Devant le petit sanctuaire, on allumera ensuite un feu de joie selon un rite sacré de la tradition amérindienne. Le 31 mai, quatre ateliers de conversations débuteront à 9 h 30. Ils porteront sur la justice-réconciliation, l'écologie et la spiritualité amérindienne et chrétienne, histoire de voir «comment elles se rencontrent et combien il y a de points communs entre les deux», indique M. André.

L'après-midi débutera par une cérémonie de l'eau puis par une cérémonie du feu avec du tabac dans le but «d'entrer dans une expérience personnelle de guérison par rapport aux préjugés», explique-t-il.



Il y aura ensuite partage des apprentissages vécus au cours des deux jours ainsi que des engagements pour l'avenir. L'idée n'est pas de venir en tant que spectateur, signale le père Ménard. Les participants «vont être compromis dans les démarches et même dans les rencontres», dit-il.

Le 30 mai, à 13 h, juste avant le début des activités de l'après-midi, il y aura distribution de jeunes arbres pour le grand public.

Entre 500 et 600 personnes sont attendues à cette grande rencontre interculturelle et interspirituelle de deux jours. «C'est un pas d'espérance et il en faut dans notre monde actuel. Il ne faut pas que seuls les gestes de violence nous soient rapportés», fait valoir le père Ménard.

Le sanctuaire songe à faire de cette rencontre amicale un événement annuel. «Les adolescents autochtones ont besoin cruellement de croire qu'ils valent la peine. Il y aura peu d'adolescents ici, cette année. J'espère qu'il y en aura davantage l'an prochain», souhaite le père Ménard en lançant au public une «invitation pressante à venir à ces activités en solidarité avec les autochtones de notre pays», dit-il.

Le grand chef de la nation atikamekw, Constant Awashish, de même que le grand chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, seront présents.