Les «cicatrices de l'austérité» dénoncées

Une cinquantaine de manifestants se sont rendus devant le CHAUR pour dénoncer les mesures d'austérité qui affectent les femmes.

Une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés lundi matin devant le CHAUR de Trois-Rivières afin de dénoncer les mesures d'austérité du gouvernement libéral et leurs effets sur les femmes. La manifestation se tenait dans le cadre de la Semaine d'action nationale des centres de femmes.


Appuyées par des membres de la Table régionale des organismes communautaires (TROC) Centre-du-Québec et Mauricie ainsi que par la CSN, les femmes ont tenu une procession symbolique au cours de laquelle elles ont rappelé les différents effets que peuvent avoir les mesures d'austérité sur la santé physique, psychologique, sociale et financière des femmes.

Ces différentes conséquences ont été dépeintes comme des pansements qui ont été apposés sur un mannequin, qui a ensuite été livré à la porte du CHAUR de façon symbolique.



«Les cicatrices des mesures d'austérité font toujours souffrir les femmes. Les hausses de tarifs en CPE, le non-renouvellement des ententes en matière d'égalité dans les régions, les pertes d'emplois dans les services de première ligne en éducation et en santé continuent d'avoir des répercussions sur la santé des femmes et sur leur autonomie économique, les obligeant à faire des choix qu'elles ne feraient pas autrement», a déclaré Linda Provençal, représentante régionale des centres de femmes.

Les témoignages livrés lors de cette manifestation étaient des cas vécus rapportés par des femmes ayant recours aux services des différents centres de femmes qui participaient à la manifestation.

Une femme monoparentale devant s'occuper de sa mère âgée et malade sans réussir à pouvoir obtenir les services nécessaires, une femme cherchant de l'aide dans le réseau public pour son fils ayant des troubles d'apprentissage, une femme devant composer avec une prestation d'aide sociale diminuée alors que les frais courants de la vie ne cessent d'augmenter ne sont que quelques exemples qui ont été rapportés.

«Ce sont des histoires qu'on entend tous les jours chez nous. Depuis les dernières années, ça n'a fait que s'amplifier», indique France Lavigne du Centre de femmes de Shawinigan, ajoutant que ces mesures d'austérité empêchent les femmes, leurs enfants et leurs familles d'avoir accès aux services tout en renforçant le rôle traditionnel de la proche aidante et le travail invisible.



De son côté, Linda Provençal ajoute que les mesures annoncées dans le dernier budget provincial, en cette période préélectorale, sont loin de suffire à rattraper l'écart causé depuis les dernières années.

«Ce n'est pas en donnant des bonbons par-ci par-là que le ministre Carlos Leitão va réussir à sustenter les services publics qu'il a lui-même affamés pendant trois ans. Même s'il reconnaît la pertinence des conclusions du rapport de la Protectrice du citoyen sur les conséquences de l'austérité, il semble incapable d'admettre que ce sont ses propres décisions qui les ont causées», ajoute-t-elle, plaidant pour un réinvestissement massif et rapide dans les services publics.