La conception de l'outil «Une image vaut mille maux» est une initiative du comité des intervenantes désignées en violence conjugale du CSSS de Trois-Rivières. Il se présente sous la forme d'un boîtier contenant quinze images qui représentent des contextes de violence conjugale et de saines relations de couples. Chacune de ces images est accompagnée d'un court texte écrit en quatre langues différentes, français, anglais, espagnol et arabe, afin de répondre aux besoins de la clientèle allophone de la région.
La coordonnatrice du projet, Josée Trudel, explique que «le thème de la violence conjugale ramène souvent à l'image de la femme battue par son mari. Elle existe cependant sous bien d'autres formes. Elle peut être verbale, psychologique, physique, sexuelle, économique ou sociale. Elle se traduit par du contrôle, de la domination ou de l'intimidation». Les images du boîtier représentent donc chacune de ces formes de violence.
La spécialiste en réadaptation psychosociale explique que le repérage de la violence conjugale pour les intervenants est un véritable défi, mais c'est encore plus difficile pour les personnes vivant au coeur de cette dynamique d'identifier les comportements violents dont ils sont l'auteur ou la victime. C'est pourquoi son équipe a pensé à ce concept d'imagerie qui, selon elle, «permet de faire verbaliser les victimes et leurs proches.»
Mme Trudel raconte que les représentants des organismes présents lors du dévoilement ont semblé avoir grandement apprécié l'idée et se sont montrés fort enthousiastes à son utilisation. «Cet outil va vraiment faciliter l'introduction du sujet de la violence conjugale pour les intervenants et va ainsi leur permettre de mieux agir en prévention et sensibilisation auprès de la clientèle», estime-t-elle.
L'outil a donc été distribué à l'ensemble des CSSS et ressources d'hébergement de la Mauricie et du Centre-du-Québec, de même qu'à dix organismes communautaires. Il sera en période d'essai pour une durée de trois mois dans ces établissements. Par la suite, ils rempliront des fiches d'évaluation pour faire connaître leur appréciation et la manière dont l'outil leur aura été utile. Ainsi, si le projet fonctionne bien, il pourrait éventuellement être distribué à plus grande échelle.