«Aucune ouverture substantielle n'est venue de Montréal ou de Québec, écrit l'ex-député sur son blogue. Est-ce le fruit d'un marché tranquille à Montréal ou d'une identification trop forte à la souveraineté qui me nuirait dans certains milieux? Je ne sais pas.»
La nouvelle a déclenché plusieurs réactions sur le blogue de l'ex-politicien qui s'est senti obligé de répondre à quelques insinuations malveillantes, parmi plusieurs autres témoignages plus chaleureux.
M. Aussant y revient sur ses responsabilités familiales et la difficulté de concilier harmonieusement la vie politique et sa situation de père de jeunes jumeaux. «Dans l'impossibilité de mener à bien ces deux chantiers en même temps, un choix tout naturel s'imposait puisque l'un se met sur la glace pour mieux y revenir, l'autre pas. Ceux qui ont de jeunes enfants le comprendront peut-être mieux.»
À ceux qui lui reprochent de quitter le navire, l'ex-député répond que s'il milite pour que son peuple soit maître de sa destinée, il ne faut pas s'étonner qu'il veuille être maître de la sienne. À ces derniers, il assure qu'il les reverra pour faire avancer la cause «qui nous tient à coeur» et que «l'avenir dure longtemps.»
«Ce sera un retour en Angleterre pour moi, après y avoir vécu à deux reprises auparavant. J'y rejoindrai mon ancienne firme Morgan, Stanley Capital International au sein de la division couvrant l'Europe, le Moyen-Orient, l'Afrique et l'Inde. Combien de temps y serai-je? Je l'ignore.»
M. Aussant termine en remerciant tout ceux avec qui il a travaillé. «Nous sommes tellement nombreux à y croire, à cet objectif, qu'il me paraît évident que nous nous reverrons pour nous en approcher toujours plus.»
La décision de l'ex-chef a toutefois été qualifiée de «troublante pour les indépendantistes» par un des successeurs possibles à la direction du parti.
«C'est un geste de coupure avec le Québec. Ce qu'il faudrait, c'est plutôt un geste de coupure avec le Canada. Mais c'est une décision personnelle, je ne veux pas aller plus loin», a dit Jocelyn Desjardins, candidat potentiel à la direction d'Option nationale. M. Desjardins avait pour sa part claqué la porte du Nouveau Mouvement pour le Québec le printemps dernier, car sa volonté d'unir les forces souverainistes ne trouvait pas d'écho au sein des partis politiques.
Option nationale n'a pas voulu faire de commentaire quant au départ de Jean-Martin Aussant.
Rappelons que Jean-Martin Aussant, économiste de formation, a été vice-président chez Morgan Stanley Capital International/Barra à Londres de 2003 à 2005.
Il a été député de la circonscription de Nicolet-Yamaska à l'Assemblée nationale du Québec de 2008 à 2012. Il a été le chef du parti Option nationale de la fondation du parti jusqu'au 19 juin 2013.