Des militants qualifiés de «néonazis» à Trois-Rivières

La Légion nationale et la Fédération des Québécois de souche ont manifesté ce week-end à Trois-Rivières pour dénoncer la «dénationalisation» de la culture québécoise.

Une trentaine de militants de la Légion nationale et de la Fédération des Québécois de souche ont manifesté samedi après-midi dans les rues du centre-ville de Trois-Rivières.


Le militant et auteur de l'essai Pour un ralliement national canadien-français, Sylvain Marcoux, était de la manifestation de samedi à Trois-Rivières.

Ces deux groupes sont qualifiés de «néonazis» par des militants antifascistes derrière le site Internet Québec Facho-Watch. Accusations que rejettent du revers de la main les deux organisations.

La marche de l'an dernier à Montréal s'était envenimée alors qu'un groupe antifasciste avait lancé des projectiles en direction des manifestants.



Les responsables de la Légion nationale et de la Fédération des Québécois de souche n'ont pas voulu accorder d'entrevue. L'objectif de la manifestation était toutefois expliqué sur le site Internet de la Fédération des Québécois de souche.

On peut y lire que cette deuxième édition de cette marche contre la «dénationalisation» des valeurs québécoises dénonce la perte de l'identité culturelle. «Cette dénationalisation est un mal qui touche tous les pays en Occident. Elle est la tentative de négation et de remplacement de l'identité historique du peuple canadien-français au Québec. Elle représente les politiques gouvernementales du multiculturalisme fédéral et de l'interculturalisme provincial.»

Les manifestants dénonçaient l'intégration de l'immigration

Les manifestants dénonçaient «l'immigration massive, le cours d'éthique et de culture religieuse, la carence délibérée de cours d'histoire nationale dans nos écoles et le non-respect de la loi 101».



«Samedi le 24 novembre: [...] Nous marcherons contre les destructeurs de notre peuple», ont écrit les dirigeants de la Légion nationale sur la page Facebook de l'organisation.

«Nous confronterons les profiteurs, les menteurs, les manipulateurs. »

Le militant et auteur de l'essai Pour un ralliement national canadien-français publié chez Guérin, Sylvain Marcoux, était de la manifestation de samedi à Trois-Rivières.

«Je participe à une marche pour défendre la nation canadienne-française. Nous avons un haut seuil d'immigration, mais ce n'est pas la majorité qui s'intègre. On dirait que c'est voulu, comme si cela avait comme objectif de dénationaliser notre nation, en la noyant d'individus de cultures étrangères», explique Sylvain Marcoux. «Nos gouvernements ne font pas ce qu'il faut pour les intégrer. Ce n'est pas une question de racisme. La culture c'est entre les deux oreilles que ça se passe.»

«Il y a un danger. Avec un seuil d'immigration à 55 000 par année, il y a un danger qu'on perde notre poids politique.»

Le lieu de la manifestation resté secret



Le lieu de la manifestation est demeuré secret. Les militants qui voulaient y participer devaient écrire aux organisateurs. Le lieu de rassemblement leur était divulgué à la dernière minute.

«L'an dernier, des groupes d'extrême gauche nous ont attaqués avec des bouteilles et des roches. On ne souhaitait pas que ça arrive encore cette année», précise Sylvain Marcoux, qui se défend bien de faire partie de la Légion nationale.

Sylvain Marcoux avoue qu'il est possible que certains militants de la Légion nationale soient des néonazis. «C'est possible qu'à travers nos rangs, je ne suis pas dans le secret des dieux, s'infiltrent des gens qui ont des opinions plus racistes», dit-il. «Mais ça, c'est une question de culture.»

Par ailleurs, le militant et auteur dénonce les militants communistes de gauche. «Lorsqu'on regarde l'histoire, le communisme est un fascisme. C'est totalitaire comme pensée. C'est aussi violent. L'URSS de Staline a commis plus de meurtres qu'Hitler», soutient Sylvain Marcoux, en oubliant que la haine raciale et l'idée de supériorité de la race blanche était partie prenante de l'idéologie nazie contrairement au communisme soviétique.

«Les gens derrière Facho-Watch ont un agenda politique eux aussi. À Québec solidaire, il y a des communistes qui sont intégrés dans ce parti. Aucun journaliste n'en parle. Personne ne va reprocher aux communistes de se promener avec des gilets ou casquettes de l'URSS.»

Les responsables du site Internet Québec Facho-Watch précisent clairement sur leur site qu'ils n'accordent aucune entrevue aux médias.