Certains pourraient interpréter cette anecdote comme un indice de la vigueur du développement domiciliaire, mais l'explication doit se trouver ailleurs. Vrai que les quartiers résidentiels poussent à un rythme enviable depuis quelques années, sauf que malgré tout, le nombre de permis d'abattage d'arbres n'a jamais approché celui de l'an dernier.
En 2010, seulement 90 autorisations avaient été émises et 121 l'année précédente. En 2006, dix permis d'abattage d'arbres avaient été obtenus à ce service.
Comment expliquer ce phénomène? Josée Bergeron, inspectrice municipale au Service de l'aménagement et de l'environnement, risque une piste.
«Nous y avons goûté!», sourit-elle. «À la suite des grands vents, les gens ont voulu faire couper leurs arbres. Nous avons vraiment vu ce phénomène en 2011. Les gens ont peur que les arbres tombent sur leurs maisons. C'est la principale raison qui a été donnée.»
Instinctivement, Mme Bergeron a cru observer une recrudescence particulière à la suite de la tornade de faible intensité qui avait balayé le nord de Trois-Rivières, au début septembre. Les dommages qui avaient été causés ont visiblement incité les propriétaires à porter une attention particulière à leur terrain et à se débarrasser des arbres qui auraient pu menacer leurs biens dans des conditions météorologiques exceptionnelles.
En effet, 32 % des permis d'abattage d'arbres accordés l'an dernier ont été émis en septembre et en octobre. L'effervescence s'était particulièrement fait sentir dans les secteurs Grand-Mère, Lac-à-la-Tortue, Shawinigan et Shawinigan-Sud.
Des frais de 20 $ sont exigés pour obtenir un permis d'abattage d'arbres au Service de l'aménagement et de l'environnement.
Trois-Rivières
À Trois-Rivières, on dénote une «légère augmentation» du nombre de permis pour l'abattage d'arbres. Selon le porte-parole de la Ville, Yvan Toutant, il ne s'agit toutefois pas d'une statistique extraordinaire.
«Souvent, ce sont des citoyens qui craignent que des arbres tombent ou deviennent envahissants. C'est difficile pour nous de chiffrer l'augmentation, mais on remarque une légère augmentation», explique-t-il. Selon lui, les phénomènes météorologiques extrêmes ne seraient pas étrangers à cette augmentation. «Quand il est question d'arbres cassés ou de racines gênantes, le permis ne coûte rien. C'est pour ça que ce n'est pas vraiment comptabilisé», explique Yvan Toutant.
Des frais de 5 $ sont exigés quand un permis touche l'abattage sélectif d'arbres.
À Trois-Rivières, le service des permis reçoit, bon an mal an, une trentaine de demandes à cet effet.