La députée néo-démocrate de Berthier-Maskinongé, Ruth Ellen Brosseau, a fait savoir qu'elle refusera la médaille qui lui est destinée en tant qu'élue. Elle juge en effet qu'elle n'a pas fait ce qu'il faut pour mériter un tel honneur et qu'elle est payée pour faire son travail de députée. Par contre, il lui fera plaisir de remettre les 30 médailles réservées pour son comté aux personnes désignées. Un comité indépendant sera formé pour évaluer les candidatures des gens susceptibles de recevoir ces médailles.
Son collègue de Trois-Rivières, Robert Aubin, déclare pour sa part que ce sont 31 médailles qui pourront être remises à la population dans sa circonscription, laissant ainsi entendre qu'il n'en acceptera aucune pour son compte personnel et qu'il est prêt à en faire bénéficier une personne supplémentaire du public. Il note qu'il ne voit pas de fait marquant dans sa carrière ou sa vie personnelle qui justifierait qu'on le décore.
«Je préfère la remettre à quelqu'un pour qui ça aura une plus grande signification. On va former un comité d'environ trois personnes qui va étudier les candidatures, a-t-il confié d'Ottawa. On ne rouvrira pas l'éternel débat souverainistes-fédéralistes. Mais il y dans la circonscription des personnes pour qui ces médailles ne veulent absolument rien dire et d'autres pour qui elles sont au contraire très signifiantes. Alors, soit on soumet sa propre candidature soit on propose des gens qu'on souhaite voir décorer de cette médaille-là. On verra.»
M. Aubin assure qu'il n'y a pas de mot d'ordre au NPD au sujet de ces décorations. «Sur le fond, le problème n'est pas vraiment là, mais plutôt au niveau des sommes astronomiques qui sont consacrées à ça, a-t-il expliqué, rejoignant ainsi son collègue du Bloc québécois, Louis Plamondon. Le bon mot, c'est indécent. Qu'on veuille souligner le jubilé du souverain d'un pays, ça me paraît aller de soi, peu importe ce qu'on en pense, car la reine est toujours la reine du Canada. Mais les circonstances économiques auraient dû guider les choix du gouvernement. Consacrer plus de 7 millions $ aux fêtes du jubilé, c'est colossal. Il y a plus de 3 millions $ juste pour les médailles, c'est un peu fou!»
M. Aubin estime que dans les circonstances, il revient à chaque député de tâter le pouls de sa circonscription et de prendre une décision en conséquence.
Dans Saint-Maurice-Champlain, Lise St-Denis compte accepter la médaille et a déjà reçu une dizaine de candidatures qui seront soumises au bureau du gouverneur général du Canada.
Rappelons qu'une nouvelle médaille commémorative a été créée dans la cadre des célébrations de 2012 qui marqueront le 60e anniversaire de l'accession au trône d'Élisabeth II. Cette médaille veut rendre hommage de façon tangible à la reine, mais elle permettra surtout d'honorer les contributions et réalisations de Canadiens issus de tous les milieux de la société. 30 médailles sont retenues par comté à cet effet. Durant l'année des célébrations, 60 000 Canadiens seront reconnus pour leur mérite. Plusieurs médailles ont d'ailleurs déjà été remises à quelques personnalités.
C'est la Chancellerie des distinctions honorifiques, au sein du Bureau du secrétaire du gouverneur général, qui administre le programme de la Médaille du jubilé de diamant.
Pour être admissible, il faut avoir la citoyenneté ou le statut de résident permanent du Canada, sans nécessairement résider au Canada, avoir apporté une contribution importante à une province, un territoire ou une collectivité au Canada, ou avoir accompli une réalisation à l'étranger dont l'honneur a rejailli sur le pays. Les personnes dont le nom est suggéré ne doivent pas être décédées avant le 6 février 2012, date du 60e anniversaire de l'accession au trône de la reine. La médaille peut cependant être décernée à titre posthume pour autant que ces personnes étaient vivantes à cette date.