:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/WPZ7J5BCERECPFBKG64KOI4AZ4.jpg)
Un bref communiqué de trois lignes, signé du président régional, Claude Lessard, a été émis à ce sujet. Fait intéressant, seul ce dernier garde toujours «des réserves» sur le leadership de Mme Marois; réserves déjà exprimées «en son nom personnel» en octobre dernier, alors qu'il déclarait que «tant qu'à poursuivre avec Pauline Marois, dont l'image ne passe tout simplement pas ou avec Gilles Duceppe qui vient de mordre la poussière avec le Bloc québécois, le Parti québécois serait mieux sans chef du tout.» Cette fois toutefois, M. Lessard se contente d'exprimer le résultat du vote majoritaire de la table régionale.
Ce qui devait être d'abord une session de travail sur le contenu des résolutions qui seront apportées sur le plancher du conseil national, a débuté par une discussion d'une trentaine de minutes autour d'une résolution d'appui proposée «à chaud» par l'ex-député bloquiste de Trois-Rivières, Yves Rocheleau, qui n'est pas exactement lui non plus un supporter de son ancien chef, Gilles Duceppe, avec qui il a souvent été en porte-à-faux.
«C'est moi qui, de mon propre chef, ai présenté cette résolution d'appui, à cause de la mouvance pour ne par dire la turbulence que l'on constate dans La Presse et Le Devoir, a-t-il confié au Nouvelliste. Je suis toujours un partisan de Mme Marois et j'ai demandé aux gens qu'ils se prononcent. Ça s'est fait sans aucune réticence.»
Les arguments apportés au cours de la discussion pour soutenir Mme Marois concernent précisément le comportement de Gilles Duceppe, a expliqué l'ex-député «Je ne le vois pas là du tout», insiste celui qui a souvent été en désaccord avec le Bloc québécois parce que ce parti ne faisait pas suffisamment la promotion de la nécessité de la souveraineté du Québec, préférant s'attarder «aux affaires canadiennes».
«C'est ce qui fait que M. Duceppe a été lavé. Ça ne correspondait plus à rien dans l'imaginaire québécois parce que la cause (la souveraineté) a été banalisée.»
Yves Rocheleau rappelle par ailleurs que le Bloc aurait pu disparaître il y a longtemps et que ce sont deux événements hors de son contrôle qui l'ont sauvé, soit le scandale des commandites en 2004 et en 2008 la menace des conservateurs de couper les subventions à des oeuvres artistiques dommageables pour l'image du Canada, ce qui avait donné lieu à une vidéo humoristique sur YouTube produite par des artistes québécois. Elle avait été visionnée par un demi-million de personnes provoquant un effet boule de neige dans l'opinion publique.
«Ce sont des événements extérieurs au Bloc qui ont sauvé le Bloc, martèle Yves Rocheleau. Au lieu de se demander pourquoi on passait proche de se faire battre et de chercher ce qu'on devait faire, on disait simplement: on a gagné! C'est pour cela que les trois candidats à la direction du parti, après la défaite, ont dit qu'il fallait des changements profonds dans la gestion du Bloc québécois, entre autres en terme de leadership, d'utilisation des députés, etc. C'est pourquoi je ne vois pas M. Duceppe à la tête du PQ, lui qui a déjà été élu le politicien le plus populaire dans le Canada anglais. Il y avait de quoi se poser des questions au lieu de s'en flatter. On a eu d'excellents députés au Bloc mais qui ne dérangeaient rien. Or, ils étaient là pour déranger.»
Les personnes présentes à la réunion de la Table régionale étaient, outre M. Rocheleau (qui représentait le président de Trois-Rivières), Lise Racine (Saint-Maurice), Robert Gauthier (Maskinongé), Claude Bourgeois (Champlain), Normand Périgny (Laviolette) et Yves Saint-Pierre (Trois-Rivières) qui vient d'être nommé secrétaire de l'exécutif régional. Claude Trudel, vice-président de l'exécutif régional était également présent de même qu'André Maurais, lui aussi vice-président. Ne manquait que Pierre Clouâtre, le trésorier.
«Cette rencontre régionale était prévue depuis longtemps, note Claude Lessard. Elle devait durer deux jours pour préparer le conseil national, discuter des résolutions et du budget, mais étant donné la tempête médiatique, ça n'a duré qu'une journée. M. Rocheleau a mis ça sur la table. Les échanges ont duré 30 minutes. Moi, je peux difficilement me prononcer personnellement, car je représente le groupe.»
Selon ce qui a été exprimé par les présidents, ils estiment ne pas avoir le choix, être fatigués des tentatives de putsch à répétition et impatients de discuter du programme.» «Les cinq présidents ont dit: on vote pour le maintien de notre confiance à Mme Marois et on veut passer à autre chose. C'est la principale raison», résume le président régional. Il ajoute que ceux-ci ont pris le pouls de la population et que leur sentiment est qu'elle est plus positive que négative face à Pauline Marois.
Une fois la question du leadership réglée, ils ont poursuivi leur discussion pendant trois heures. On a abordé le sujet des rumeurs de coalition avec les autres partis souverainistes, pour passer ensuite au vote uninominal en deux tours, afin que le député élu le soit avec plus de 50 % des voix.
«Les souverainistes auront alors la possibilité de se rallier. Pas besoin de coalition, ce que ne fera que provoquer des tiraillements sans compter qu'une coalition n'empêchera pas la création d'autres partis souverainistes, a expliqué M. Lessard. C'est Yves Saint-Pierre qui présentera cette résolution.». La table régionale a aussi rejeté l'idée d'un vote à 16 ans.