«J'ai travaillé pendant 23 ans comme répartitrice à la centrale du 911. C'est moi qui vérifiais les formulaires des bénévoles [de Nez rouge] et j'ai simplement demandé s'il y avait des besoins. Et je suis là depuis 25 ans. C'est tout simple», soutient Nicole Pépin.
«C'est vraiment drôle nos nuits de bénévolat pour Opération Nez rouge. Nous avons vraiment du fun. Je crois que c'est ce qui motive beaucoup de bénévoles», affirme également Nicole Pépin. «Souvent, nous faisons croire aux nouveaux bénévoles qu'il faut répondre en chantant. Et ils le font», ajoute-t-elle en riant.
Le travail des bénévoles de Nez rouge a largement changé ces 25 dernières années. Nicole Pépin se souvient des premières années de l'opération et des clients plutôt particuliers. «Avant, les gens qui buvaient étaient souvent plus agressifs. Plusieurs étaient fâchés contre nous quand ils nous appelaient», se souvient-elle.
Aujourd'hui, les automobilistes qui font appel à Opération Nez rouge sont bien plus festifs. Régulièrement, des clients appellent en entonnant l'air du Petit renne au nez rouge. «Lorsqu'on leur dit qu'il y aura quelques délais, ils nous disent souvent que ce n'est pas grave. Ils ont le temps de prendre un verre de plus avant que nous arrivions», souligne la bénévole élue dernièrement au temple de la renommée d'Opération Nez rouge.
De nombreuses anecdotes entourant l'Opération Nez rouge ont marqué la mémoire de Nicole Pépin. Elle se souvient entre autres de cette fameuse nuit où elle a dû trouver un bénévole qui pouvait conduire un tracteur de ferme. Un client, qui n'avait sûrement pas prévu fêter ce soir-là, devait rentrer chez lui avec son tracteur de ferme.
Parmi les 25 années au service d'Opération Nez rouge, la répartitrice de la centrale de Trois-Rivières a connu plusieurs soirées assez mouvementées où les conditions climatiques n'étaient pas très propices à prendre la route. «Je me sens comme une mère avec les équipes sur le terrain. Je m'inquiète pour leur sécurité dans ce temps-là», avoue-t-elle.
Malgré tout, Nicole Pépin soutient qu'elle a rarement été témoin d'incident majeur. «Je peux les compter sur les doigts d'une seule main», dit-elle en se rappelant d'un homme qui a sorti un couteau alors qu'il était raccompagné.
La mission d'Opération Nez rouge tient à coeur à Nicole Pépin. Elle estime que ce service contribue à améliorer le bilan routier, mais surtout à sensibiliser la population à l'absurdité de conduire avec les facultés affaiblies. La bénévole d'expérience est convaincue que Nez rouge a permis de changer les mentalités.
Pour la première fois ce week-end, Nicole Pépin est allée sur le terrain. Elle a raccompagné des usagers du service à leur domicile. «Je n'ai jamais été sur le terrain. Mais là, je fais le saut pour ma 25e année», lançait-elle vendredi avec enthousiasme avant le début de la campagne 2011.