Ouvrir la porte à la discussion

Les prochains jours et les prochaines semaines seront déterminants pour de nombreux jeunes qui ont été témoins de l'agression armée survenue à Louiseville, lundi matin.

Les prochains jours et les prochaines semaines seront déterminants pour de nombreux jeunes qui ont été témoins de l'agression armée survenue à Louiseville, lundi matin. Une fois que la poussière sera retombée et que la vie aura repris son cours normal à l'école, il importera pour leurs parents de rester attentifs à leur besoin de communiquer et aux symptômes pouvant témoigner d'un choc post-traumatique, estime le psychologue Carol Turgeon.


L'intervenant travaille à la Direction de la protection de la jeunesse dans la région, et est donc spécialisé dans l'intervention auprès de la clientèle d'âge secondaire. Selon M. Turgeon, chaque personne peut vivre différemment l'événement, dépendemment du niveau de proximité avec lequel il a eu à composer lors de l'agression.

«Il y a eu des témoins visuels, des témoins auditifs et des gens qui ont entendu parler de l'événement après les faits. Tous ne vont pas réagir de la même façon», croit M. Turgeon.



Le psychologue estime que les témoins visuels, ceux qui ont vu l'altercation, s'ils n'ont pas la chance de ventiler comme il se doit l'événement et leurs sentiments par rapport à ce qu'ils ont vu, sont plus susceptibles de développer un stress post-traumatique.

«Ça peut survenir même des années plus tard, en vivant une situation qui peut leur rappeler l'événement vécu. Il est important que les témoins visuels soient pris en charge d'une façon très particulière. En général, on commence avec des rencontres en groupe, car la synergie du groupe est très importante. C'est probablement ce qui a été fait cette semaine à l'école. Par la suite, les intervenants sont en mesure de voir qui peut développer un choc post-traumatique», mentionne-t-il.

Et les parents de ces jeunes? Peuvent-ils être utiles et faire quelque chose pour les aider?

«L'important, à la maison, c'est d'ouvrir la porte à la discussion, leur demander comment ils se sentent, leur faire comprendre qu'on est là pour les aider. Il ne faut pas forcer la confession, mais il faut être disponible à écouter lorsque le jeune manifeste le désir de parler de ce qu'il a vu», assure le psychologue.



En général, une fois que le jeune a pu bien ventiler ses émotions et ses craintes, le traumatisme finit par s'éteindre.

«Il ne faut pas non plus paniquer avec ça et en mettre trop. Il faut simplement encourager la discussion. Maintenant, si à la longue, le jeune s'isole, a des troubles de sommeil, fait des cauchemars, perd l'appétit, ou perd l'intérêt pour les choses qu'il faisait en temps normal, il faut se poser des questions. Ce sont là des symptômes de choc post-traumatique. Si on remarque ces signes, c'est important de consulter un professionnel», signale M. Turgeon.