C'est vrai que sans l'hippodrome, pour lequel une partie des taxes impayées a été réglée à la dernière minute, la vente aux enchères devenait un peu moins spectaculaire. Dans les faits, plusieurs propriétaires d'immeubles - souvent des terrains - se précipitent dans les jours qui précèdent la vente publique pour régler les taxes, en tout ou en partie.
«Au cours des trois jours qui ont précédé la vente aux enchères, la plupart des propriétaires sont venus payer les taxes, au moins celles de l'année 2009», explique le porte-parole de la Ville de Trois-Rivières, Yvan Toutant. Tant et si bien que lors de la vente, seulement trois terrains ont été mis aux enchères et deux d'entre eux ont été vendus.
Un premier terrain de 653 mètres carrés, situé sur la rue Montfort dans le nord de la ville, a été vendu pour 50 $. Son ancien propriétaire devait à la Ville un montant de 348,54 $ en taxes municipales et scolaires. La Ville assume donc une perte d'environ 300 $ sur cette propriété, puisqu'elle récupérera environ 46 $ de taxes municipales.
Un autre terrain de 485,5 mètres carrés, situé sur la rue Richard-Hayes dans le secteur de Sainte-Marthe, a été adjugé pour 200 $. La Ville récupérera ainsi près de la moitié des taxes impayées, qui étaient de 385,71 $.
Un troisième lot de 141,5 mètres carrés, situé sur le chemin Walter-Dupont, n'a pas trouvé preneur. La Ville perd ainsi les quelque 379,88 $ de taxes que son ancien propriétaire devait toujours.
Si le fait d'acheter un terrain à 50 $ ou à 200 $ semble une bonne affaire, les acheteurs doivent dans les faits payer un montant plus élevé. Dans le cas du terrain vendu pour 50 $, il fallait ajouter des frais administratifs de 157,82 $ à la Ville, pour le remboursement de la publication, et 173 $ pour les frais de protonotaire.
À cela s'ajoute un montant équivalant à 3 % de ce total pour les frais au ministère des Finances, et les taxes (TPS et TVQ) applicables. L'acheteur du terrain de 50 $ a donc payé 446,86 $. Celui du terrain à 200 $ a payé un total de 625,22 $. Certaines dispositions légales prévoient qu'un propriétaire peut, dans un délai d'un an suivant l'acquisition de sa propriété par un adjudicataire, reprendre possession de celle-ci moyennant le versement du montant payé par l'acquéreur et d'un montant additionnel de 10 %.
Selon le porte-parole de la Ville, il est très rare que l'on retrouve, dans le cadre de ces ventes aux enchères, des résidences.
«La plupart du temps, ce sont des terrains. Et bien souvent, ce sont des terrains trop petits pour construire ou dont la configuration n'est pas idéale», note Yvan Toutant. Celui-ci ajoute que les institutions financières surveillent de près les avis concernant des ventes pour taxes impayées, afin de sauver quelques propriétés de la vente aux enchères.
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