Arrêts de travail illégaux dans la construction: la CCQ va sévir

Diane Lemieux

La Commission de la construction du Québec (CCQ) entend sévir à la suite des arrêts de travail illégaux survenus la semaine dernière sur des chantiers de construction.


Après avoir reçu 300 appels ayant généré 170 plaintes pour arrêt de travail et situations d'intimidation, la CCQ a ouvert une quinzaine d'enquêtes prioritaires, mais assure que toutes les plaintes seront analysées promptement.

La présidente et directrice-générale de la CCQ, Diane Lemieux, a précisé que deux recommandations de poursuites pénales seront transmises dès cette semaine à la Direction des poursuites pénales et criminelles.



Mme Lemieux n'a pas voulu identifier les associations ou individus qui sont visés par les plaintes: ils seront connus lorsque les plaintes seront déposées devant les instances judiciaires appropriées, mais surtout, il faut protéger l'identité des plaignants, dont elle a salué le courage.

La Commission n'a pas l'intention de lésiner avec les moyens: les effectifs chargés d'enquêter sur ces plaintes ont été quadruplés, et plus d'une vingtaine de personnes y ont été affectées.

Par ailleurs, tous les événements qui pourraient donner lieu à des accusations criminelles - notamment en matière de violence ou d'intimidation - font aussi l'objet d'enquêtes policières, et les corps policiers de la province travaillent présentement en collaboration avec la CCQ pour étayer les dossiers.

Mme Lemieux assure que la situation n'est pas «hors contrôle», et croit même que les associations syndicales ont été surprises tant par la rapidité et l'efficacité de la réaction de la Commission que par la réaction des travailleurs eux-mêmes, qui ont été nombreux à porter plainte. Selon elle, les travailleurs ont été à l'origine d'environ la moitié des plaintes reçues par son organisme, les employeurs représentant l'autre moitié. Cette situation témoigne, selon elle, d'une volonté de changement des manières de faire au sein même de l'industrie.



Par ailleurs, plusieurs bureaux de la CCQ elle-même, dont son siège social à Montréal, ont été la cible de vandalisme, dont la facture, qui s'élève à 80 000 $, a été transmise à deux associations syndicales et quatre personnes que Mme Lemieux refuse également d'identifier pour le moment.

Elle a cependant précisé que, dans un cas, des manifestants étaient entrés de manière brutale au siège social de la Commission, s'étaient rendus au deuxième étage, et que plusieurs employés de l'organisme avaient craint pour leur sécurité.

Enfin, Diane Lemieux a dit espérer que les rumeurs voulant qu'une nouvelle vague de fermetures sauvages frappe les chantiers cette semaine ne se concrétisent pas. Elle a appelé les dirigeants syndicaux à prendre acte du désabusement de la population face à ces gestes qu'elle estime dépassés, et à choisir la voie du dialogue.