À nouveau furieuse contre des collègues députés «qui pissent à l'oreille des journalistes», et sèment la zizanie au PQ, (référence à un article publié dans La Presse d'hier) Mme Champagne a réitéré son appui indéfectible envers sa chef.
«Ce n'est pas moi qui vais sortir les poignards», a-t-elle lancé, visiblement excédée par cette crise de leadership qui n'en finit plus.
«Bien sûr, on aimerait ça avoir 30 ou 40 % dans les intentions de vote. 18 %, ça ne me fait pas danser de joie au milieu de la place. Je ne suis pas illuminée à ce point-là. Bien sûr, on se questionne. Mais aucun collègue ne m'a appelée pour faire un putsch et mettre Pauline dehors. Aucun! Je fais preuve de beaucoup d'ouverture je pense, et je sais qu'on se demande: bordel! on l'a-tu ou pas la bonne méthode pour remonter dans les sondages?»
Si elle veut bien admettre que sa chef n'arrive pas à capitaliser sur les sérieux déboires des libéraux, elle réplique que s'il y avait des élections demain, les libéraux aussi risqueraient d'être rayés de la carte, au profit d'un parti qui n'existe pas encore (la Coalition pour l'avenir du Québec.).
La députée n'en démord, pas. «Quand on est élu pour un mandat, on assume ce mandat, clame-t-elle. Quand tu divorces d'un parti, tu dois te rappeler que tu as été élu pour un parti et à cause de ton parti, pas à cause de ta petite personne», rage-t-elle contre les nouveaux députés indépendants un peu trop bavards à son goût.
«Les gens qui ont été élus, qui ont quitté le PQ et qui siègent comme indépendants, ils devraient quitter tout à fait. Bon, la loi leur permet de continuer à siéger alors je vais me la fermer. Ils se représenteront et la population jugera.»
Très remontée, Mme Champagne a répété que ce que la population exprime surtout à travers les sondages, c'est un ras-le-bol, «c'est qu'elle n'en peut plus des chicanes sur la place publique, du chamaillage, du poignage de couette, qu'elle est tellement écoeurée qu'elle est prête à voter pour n'importe qui d'autre même pour un parti qui n'existe pas.»
Elle admet que le PQ doit se questionner mais elle ne croit pas que cela doit coûter la tête de son chef.
«J'ai des méchants doutes qu'une nouvelle tête nous fera gagner la prochaine campagne électorale. Et monsieur (Gilles) Duceppe, ça ne fait pas partie des nouvelles têtes», tranche-t-elle d'un ton ferme.
Cela dit, Mme Champagne n'a pas blâmé Claude Lessard, président régional du PQ pour la Mauricie, qui laisse entendre publiquement que Mme Marois n'est plus la chef qu'il faut au PQ.