La famille Picazo demeure déterminée à revenir au Canada

Ana Marisol Cendon Olivier, Leon François Ezequiel, Leon Felipe Picazo, Gaël Sebastien et Maria Fernanda essaient de se bâtir un quotidien au Mexique tout en demeurant déterminés à revenir au Canada.

Plus de cinq mois après leur déportation au Mexique, la vie reprend son cours pour les Cendon-Picazo. Du moins, la famille essaie-t-elle de s'organiser un quotidien dans l'attente d'un retour espéré au Canada.


Expulsés du pays en mai, après avoir épuisé leurs recours devant les tribunaux, les Cendon-Picazo ont d'abord habité dans la maison des parents de M. Picazo.

Depuis peu, la famille a emménagé dans un appartement du centre-ville de Cuernavaca. M. Picazo explique que la famille a préféré le centre-ville à la périphérie urbaine puisque la présence de nombreux bâtiments gouvernementaux rend le voisinage plus sûr.



À la recherche d'un emploi depuis leur retour au Mexique, Marisol Cendon et Leon Picazo ont finalement décidé d'exploiter le restaurant des parents de Mme Cendon afin de subvenir aux besoins de leur famille.

«Ma femme et moi avons beaucoup maigri. C'est beaucoup de travail. Nous ouvrons le restaurant le matin et nous le ferons le soir. Pour tout de suite, on ne gagne pas beaucoup parce que nous commençons», indique Leon Picazo.

M. Picazo demeure aussi très préoccupé par la sécurité de sa famille. «J'ai peur chaque jour et, chaque jour, je demande à Dieu de nous garder.»

Parlant d'enlèvements survenus sur la rue, M. Picazo indique qu'il «est incroyable que les gens s'habituent à vivre avec cela».



Leon François Ezequiel, Gaël Sebastien et Maria Fernanda, les enfants du couple, fréquentent maintenant une école.

«Chaque jour où je laisse mes enfants à l'école, j'ai peur. Je sais que ce n'est pas une peur normale. Tous les pères ont peur, mais pas comme cela», dit Leon Picazo.

M. Picazo indique de même avoir été en mesure de trouver un établissement privé où les frais de scolarité étaient moins élevés et peut ainsi envoyer ses enfants à l'école. Il en coûte 400 $ par mois pour payer la scolarité des enfants, alors que l'appartement qu'occupe la famille coûte 300 $ par mois.

Cet été, une campagne de financement pour aider la famille avait été mise en branle dans la région. L'argent doit notamment servir à payer les frais liés à la demande d'immigration des Cendon-Picazo.

M. Picazo indique toutefois que sa priorité immédiate est d'assurer un confort à sa famille et qu'il a suspendu temporairement ses démarches d'immigration pour ce faire.

D'ici un mois, M. Picazo espère cependant pouvoir contacter des gens de la région afin de trouver un employeur prêt à lui garantir un emploi à temps plein durant un an afin de remplir une des conditions du dossier d'immigration.



«Je suis triste parce que j'aimerais retourner le plus tôt possible. Mais je dois tout recommencer à zéro ici», dit Leon Picazo.

De son départ forcé de Saint-Barnabé, M. Picazo parvient toutefois à dégager un sens. Il explique ainsi que les parents de son épouse sont vieillissants et que le retour au Mexique de la famille permettra de s'assurer que ceux-ci reçoivent des soins appropriés.

En attendant de, peut-être, revenir au Canada, M. Picazo se réconforte en pensant aux gens qui le soutiennent. «Chaque jour, ça m'aide à commencer la journée», dit-il.