Jeudi, cette grande athlète qui court toujours était conférencière devant les élèves de l'école secondaire La Découverte. Elle n'avait pas idée de la popularité de cet événement qui a accueilli exactement 1154 participants de l'école même, d'écoles de la région, dont des jeunes de niveau primaire, des adeptes de la course en général, dont plusieurs adultes.
Présidente d'honneur de l'événement, Jacqueline Gareau a même participé à l'épreuve de huit kilomètres en compagnie de son bon ami Marcel Jobin. D'ailleurs, quand les deux se sont rencontrés dans le bureau des professeurs d'éducation physique de La Découverte, ils se sont fait un gros calin.
Jacqueline Gareau a été surprise et ravie de revoir son bon ami Marcel. «Il est tellement fin», venait-elle de dire en entrevue avec le représentant du Nouvelliste.
Une belle vie
N'ayez crainte, Jacqueline Gareau a bien survécu à la supercherie de Rosie Ruiz. «Tout au long de la course, on affichait mon nom en première place. Puis à deux kilomètres de la fin, j'étais soudainement deuxième. C'est Rosie Ruiz qui est montée sur le podium. Mais quand j'ai pris l'avion pour rentrer à Montréal, je savais que j'étais la gagnante», se remémorait-elle.
Mais elle n'était pas venue pour parler de ses exploits passés, mais pour s'adresser aux jeunes. «Aujourd'hui, les jeunes peuvent apprendre beaucoup en passant du temps devant leur ordinateur. Je les envie un peu, je n'ai pas autant de connaissances qu'eux de cette technologie. Malgré tout, ce que je leur dit c'est d'aller jouer dehors. De prendre l'air. Que ce soit en faisant du sport ou tout autre activité de plein air. Du sport on peut en faire autant pour son bien-être que pour la compétition. Mais qu'importe la façon, il faut s'assurer de ne pas aller dans la démesure», disait-elle.
Elle se cite d'ailleurs comme exemple. «En 1984, je m'étais entraînée malgré une blessure qui aurait nécessité que je prenne du repos. Lors du marathon des Jeux olympiques de Los Angeles, j'ai dû abandonner au trentième kilomètre. Même chose en 1988, je me suis entraînée malgré plusieurs grippes successives. J'ai raté ma qualification pour Séoul. J'ai remporté plusieurs compétitions, mais je n'ai pas eu de médaille olympiques», expliquait-elle.
Pourtant, elle se dit détentrice d'une belle médaille d'or qui vaut celle des Jeux olympiques. «J'ai accouché de mon garçon (Yannick Gareau-Lapierre, un skieur de fond de niveau élite) à près de 40 ans. C'est ma médaille d'or. Vous êtes les médailles d'or de vos parents», a-t-elle ajouté en s'adressant aux élèves de 4e et 5e secondaire de La Découverte.
Spontanément, les «médailles d'or» ont applaudi.
Une école pleine d'énergie
Jacqueline Gareau ne connaissait pas le Polycourons. «Jamais je n'aurais imaginé l'importance de cette activité. Ça m'épate vraiment de constater qu'autant de jeunes et d'adeptes de la course à pied participent à cette course. Et puis, il y a ces p'tits jeunes qu'on est allé chercher dans les écoles primaires. Ça me renverse», disait-elle.
Le sport, c'est la santé. Deux marathoniens d'expérience l'ont démontré la semaine dernière lors du marathon de Toronto. Un premier, âgé de 80 ans, qui a complété l'épreuve en 3 h 15, et un second de 100 ans qui l'a fait en un peu plus de huit heures. «Je connais celui âgé de 80 ans. Il est suffisamment en bonne condition physique pour se permettre de courir encore. Quant au deuxième, à 100 ans, je n'ai rien contre. Mais, il ne faut pas qu'il aille dans la démesure», confiait-elle.
En fait, comme elle le dit si bien lors de ses conférences: «on ne cesse pas de jouer parce qu'on vieillit, on vieillit parce que l'on cesse de jouer.»