Les travailleurs ont dénoncé ce qu'ils appellent un déni de démocratie alors, disent-il, que Québec tente d'imposer un nouveau fonctionnement à la Commission de la construction du Québec où les associations majoritaires, la FTQ-Construction et le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction-International, perdraient un pouvoir de représentation proportionnelle. Le projet de loi prévoit en effet une modification des méthodes de placement du personnel sur les chantiers de construction.
Selon Sylvain Paquin, représentant syndical FTQ-Construction, le monde de la construction risque de revenir plusieurs années en arrière si le projet de loi est adopté tel quel.
«L'accent est mis sur le placement syndical, mais il y a plein de choses derrière ça qui ne sont pas mises de l'avant, prévient-il. Nous, on pense que tout ce qui n'est pas nommé risque de faire encore plus mal au monde de la construction. On voit ça comme une grosse diversion pour ne pas s'en prendre aux vrais problèmes.»
M. Paquin cite entre autres le travail au noir contre lequel la FTQ se bat depuis 30 ans et auquel ne s'attaque pas le projet de loi 33.
Toujours selon le porte-parole de la FTQ-Construction, il y a peut-être des branches malades dans l'arbre, mais non seulement Québec ne soigne pas l'arbre avec son projet de loi, «il empoisonne les racines».
«Ce projet de loi, c'est soi-disant pour améliorer le fonctionnement de l'industrie de la construction, mais on ne s'en va pas par là. Tout ce qui existe comme conciliation patronale-syndicale va disparaître. On s'en va vers des affrontements. En plus, le gouvernement est pressé. Il veut provoquer les syndicats et pendant ce temps-là, passer sa loi. On n'est pas contents de ce qui s'en vient pour les travailleurs et pour nos jeunes. On est pourtant renommés en Amérique du Nord. S'il y a des problèmes- on ne dit pas qu'il n'y en a pas- qu'ils mettent des gens sur écoute et qu'ils fassent leur preuve. Là, on cherche un bouc émissaire», a-t-il dénoncé.