8 millions $ pour le campus de l'UQTR à Drummondville

«J'ai toujours dit: donnez-nous une université et regardez-nous aller. Une ville universitaire, ça donne de l'élan et de la notoriété. Et c'est un dossier qui galvanise les citoyens».


Voilà ce qu'a confié hier au Nouvelliste la mairesse de Drummondville, Francine Ruest Jutras, en marge de sa conférence devant quelque 200 membres de la Chambre et de la Jeune Chambre de l'endroit réunis en soirée au Best Western Hôtel Universel.

D'ailleurs, le projet d'implantation d'un campus de l'UQTR dans sa ville constituait un élément central de son allocution.



«C'est un dossier d'éducation, mais c'est aussi un dossier économique. Près de huit millions de dollars ont été amassés et la campagne se poursuit. Quand on sait que le gouvernement n'est pas intéressé à investir dans le béton, c'est le genre d'argument qui peut faire bouger la ministre», a-t-elle déclaré tout en soulignant «la direction magistrale de Jacques Desbiens» pour la levée de fonds lancée par la Fondation de l'UQTR.

En plus de révéler qu'une rencontre aurait justement lieu en ce mercredi à Québec entre le recteur de l'UQTR et la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, la conférencière a annoncé le lancement d'une campagne publicitaire avec des panneaux installés à quatre endroits stratégiques sur l'autoroute 20 «pour appuyer nos intentions». On pourra y lire: «bientôt, au Centre-du-Québec, pour nous, chez nous, un campus universitaire de l'UQTR».

«Le dossier chemine bien. Le projet reçoit de nombreux appuis, dont celui de la Conférence régionale des élus, et il est bien accueilli au niveau administratif, à ce que j'en sais», a-t-elle fait savoir.

Outre la rencontre politique d'aujourd'hui, les discussions pour l'acquisition de la propriété des Pères Montfortains sont dans le dernier droit «et on devrait conclure bientôt».



Selon elle, plusieurs arguments militent en faveur de la réalisation du projet. D'abord, l'UQTR est présente dans cette région depuis 40 ans via la formation continue. Et non seulement y a-t-il cette volonté ferme du milieu d'accueillir un campus universitaire, mais Drummondville est aussi située près de deux axes routiers importants, les autoroutes 20 et 55.

«La MRC de Drummond abrite 42 % de la population de la région Centre-du-Québec et elle connaîtra la variation démographique la plus importante, soit une augmentation de 20,5 % entre 2006 et 2031», a-t-elle plaidé.

De plus, malgré une hausse de la diplomation universitaire, la région est en déficit par rapport au Québec, soit 6,35 % contre 10,63 %. Mais il y a une croissance de la diplomation préuniversitaire dans les collèges de la région, «laissant présager une motivation pour des études universitaires».

«Nous pourrons retenir nos jeunes et en attirer de nouveaux et combler des emplois spécialisés dans nos entreprises», croit-elle fermement.

Le campus, c'est donc huit baccalauréats, 1000 étudiants équivalent temps plein, avec des dépenses entre 15 000 $ et 20 000 $ par étudiant, 27 millions de dollars d'investissements pour la construction et 4,7 millions de dollars en salaires.

«Je crois que le projet se présente sous de bons auspices. Quelle fierté ce serait pour notre ville, quel beau cadeau pour nos enfants et nos petits-enfants», conclut celle qui en fait un enjeu majeur pour son dernier mandat à la mairie.