«Ils sont arrivés en sauvages et ont commencé à couper»

Un promoteur immobilier a procédé à l'abattage illégal de plusieurs arbres sur un terrain qui ne lui appartenait pas lundi.

Un promoteur en charge de la construction de condos dans le secteur Cap-de-la-Madeleine a procédé, lundi midi, à l'abattage illégal de plusieurs arbres qui se trouvaient sur un terrain ne lui appartenant pas.


Les locataires du terrain devaient passer chez le notaire cette semaine pour en faire l'acquisition. Ils ont constaté avec colère les dégâts. À l'extrême droite, on voit Natasha Francoeur qui explique l'histoire à un évaluateur d'Hydro-Québec, François Sénécal (extrême gauche).

Les arbres en question se trouvaient sur un terrain de la rue Thibeau appartenant à Hydro-Québec. Le terrain est actuellement loué à des résidents du secteur, voisins des nouveaux condos en construction. Des négociations étaient d'ailleurs sur le point de se conclure pour la vente de ce terrain aux résidents en question.

Or, ce sont eux qui ont constaté lundi midi la très mauvaise surprise. Une compagnie d'émondage procédait à la coupe de dizaines d'arbres sur le terrain ainsi que dans la pente menant à la rivière Saint-Maurice. Le chantier des nouvelles habitations, pour sa part, est sous la responsabilité de Constructions Mont Sainte-Adèle.



«Ils sont arrivés en sauvages et ont commencé à couper. On leur a dit d'arrêter, qu'ils n'avaient pas le droit, mais ils ne nous ont pas écoutés et ont même été vulgaires avec nous. Il a fallu que nous déplacions nos voiture sous les arbres pour que l'abattage cesse», explique Natasha Francoeur, propriétaire de la résidence voisine du chantier de construction, et locataire du terrain d'Hydro-Québec.

Cinq voitures ont été déplacées lors de la coupe des arbres afin d'empêcher les ouvriers de poursuivre le travail. «On a téléphoné à la police, au ministère de l'Environnement, on a alerté tout le monde. Mais quand on a dit ça aux ouvriers qui coupaient les arbres, ils nous ont regardés en riant et en disant que le temps que tout ce beau monde arrive, les arbres seraient déjà coupés», ajoute Mme Francoeur, supposant que le promoteur souhaitait couper les arbres pour que les futurs condos aient vue sur la rivière Saint-Maurice.

Des inspecteurs de la Ville ainsi que du ministère de l'Environnement se sont rendus sur les lieux pour observer ce qui s'était produit. La Ville a confirmé que les travaux avaient été effectués sans permis. «Nous avons contacté le propriétaire du chantier de construction et l'avons sommé de cesser immédiatement l'abattage des arbres, car il travaillait sans le certificat d'abattage nécessaire pour le faire. S'il veut nous adresser une demande de permis, nous allons l'analyser et rendre notre réponse uniquement après cette analyse», confirme Yvan Toutant, porte-parole de la Ville de Trois-Rivières.

Il semble par ailleurs que les arbres ne pouvaient être abattus dans ce secteur, afin d'éviter l'affaissement du talus vers la rivière. Le ministère de l'Environnement devra en juger. Par contre, la Ville avait fait installer des clôtures dans le talus pour soutenir la pente. Ces clôtures ont d'ailleurs été endommagées par les branches des arbres coupés.



«Nos inspecteurs sont à faire l'évaluation des dommages. Nous allons ensuite prendre une décision à savoir si nous allons réclamer au promoteur pour les dommages causés à nos installations», ajoute M. Toutant.

Un évaluateur d'Hydro-Québec s'est également rendu sur place pour constater les dégâts. «L'abattage a bien eu lieu sur le terrain d'Hydro-Québec et ce, sans notre permission. Nous allons maintenant amasser le plus d'informations possible avant de décider des recours à prendre», explique Christian Éthier d'Hydro-Québec.

Jointe par Le Nouvelliste, l'entreprise Constructions Mont Saint-Adèle a indiqué lundi après-midi qu'elle tentait de comprendre ce qui avait bien pu se passer. «Je ne suis pas prête à endosser la responsabilité de ce qui s'est passé, car je ne trouve personne chez nous qui a donné le mandat de procéder à la coupe de ces arbres», indique Catherine Lachance de Constructions Mont Sainte-Adèle.