En milieu d'après-midi, la tempête, qui a fait au moins 20 morts au États-Unis, s'est finalement abattue sur les régions les plus au sud, causant des interruptions de courant et faisant craindre que l'est de la province ne soit touché par des inondations.
Au moment de mettre sous presse, entre 40 et 60 millimètres de pluie étaient tombés en Maurice et 20 à 25 autres millimètres étaient encore à venir. Au Centre-du-Québec, on comptait 50 à 90 millimètres. De forts vents soufflaient sur la région avec des pointes à 90 km/h.
À 21 h, 248 500 foyers étaient privés d'électricité à travers la province. En Mauricie, à 20 h, douze interruptions privaient 4429 abonnés de courant. C'est à Trois-Rivières, où 3659 foyers étaient dans le noir, que la majorité des pannes avaient été répertoriées en région.
On comptait 763 foyers privés de courant dans la MRC de Maskinongé et sept dans la MRC des Chenaux. Du côté du Centre-du-Québec, il y avait 869 clients sans électricité dans la MRC de Nicolet-Yamaska et, dans la MRC de Bécancour, il y avait une interruption touchant 372 clients.
Linda Laquerre d'Hydro-Québec expliquait hier que les conditions météorologiques difficiles compliquaient le travail des équipes sur le terrain.
«Tout ce que l'on espère, c'est que les forts vents se calment. C'est vraiment les forts vents qui occasionnent des problèmes au niveau des pannes sur les équipements aériens.»
De même, les corps de policiers et de pompiers de la région ont eu fort à faire en soirée. Ceux-ci ont dû effectuer de nombreuses sorties en raison de feux dans des poteaux électriques, de branches tombées sur des fils ou d'arbres tombés en travers de la chaussée. Toutefois, la Sûreté du Québec ne rapportait aucun événement majeur relié aux conditions météorologiques dans la province.
Hier soir, les autorités craignaient toujours que l'est du Québec soit touché par des inondations.
«Certaines marées hautes sont plus hautes que d'autres. C'est dû au cycle de la Lune. Malheureuse coïncidence, c'est cette nuit que les marées seront les plus hautes. L'eau élevée combinée à de forts vents du nord-est, ça veut dire que les vagues vont être poussées plus loin sur les berges», explique René Héroux, météorologiste à Environnement Canada.
Du côté des cours d'eau de la Mauricie et du Centre-du-Québec, on ne notait pas de problématique particulière, hier soir. Cependant, «il y a quand même un délai de réponse avant que le niveau des cours d'eau se mette à monter», précisait Hélène Boisvert de la Sécurité civile.
De même, le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, a donné un point de presse en milieu d'après-midi hier, demandant aux citoyens de faire preuve de prudence.
«C'est déjà arrivé dans le passé qu'on ait reçu une queue d'ouragan. Mais cette fois-ci, elle semble particulièrement plus forte. Il faut prendre toutes les précautions. On ne peut pas prendre Irene à la légère», a-t-il dit.
Le ministre n'écartait pas l'idée de décréter des évacuations.
Par ailleurs, samedi, la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a publié un communiqué, précisant qu'elle surveillait la trajectoire d'Irene. La CCSN a indiqué qu'elle s'était assurée que les exploitants de centrales avaient pris les dispositions nécessaires et qu'ils surveillaient l'évolution d'Irene.
Le plus fort de l'ouragan est passé sur Atlantic City vers 2h du matin dans la nuit de samedi à dimanche. Au réveil, les résidents ont pu constater quelques inondations dans les rues, certains arbres déracinés et une très grande quantité de branches d'arbres sur le sol.
En Nouvelle-Angleterre, des pluies torrentielles (jusqu'à huit pouces de précipitations) et des vents jusqu'à 135 kilomètres ont forcé l'évacuation d'au moins une demi-douzaine de villages dans l'ouest du Massachusetts.
Au sud de l'État, le service de traversier vers les îles de Martha's Vineberg a été interrompu. Plusieurs bateaux ont été endommagés le long des côtes du Massachusetts.
Au Vermont, d'importantes inondations ont été rapportées dans plusieurs villes de l'État.