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À l'époque, la maison a été payée 95 000 $, c'était, dit-elle, un projet de rénovation dans lequel elle a investi 20 000 $. Les ennuis ont commencé peu après l'achat, avec la découverte de pyrite dans les fondations. L'état de celles-ci s'est rapidement détérioré jusqu'à ce que des fissures laissent entrer l'eau et que des moisissures s'installent.
En tout et pour tout, Mme Moreau évalue à 40 000 $ le montant des travaux requis pour les seules fondations. «Si rien n'est réparé d'ici deux ans, j'envisage de rendre les clefs à la banque», indique la mère monoparentale.
Comme quelques centaines d'autres propriétaires, Nancy Moreau assistait samedi à la présentation du programme élaboré pour les victimes de la pyrrhotite par la Société d'habitation du Québec (SHQ) et dont la Ville de Trois-Rivières est maintenant le gestionnaire.
Durant la réunion au cours de laquelle les interventions ont parfois été fort émotives, plusieurs propriétaires ont exprimé leur inquiétude de ne pas présenter une situation pouvant rencontrer les cadres du programme de la SHQ.
Pour beaucoup, il s'agissait de savoir si leur situation correspondait aux catégories de propriétaires qui auront droit à une aide financière. De fait, le programme s'adresse à trois catégories de propriétaires; ceux dont la maison est couverte par un plan de garantie, mais dont le sous-sol est exclu de la couverture, ceux dont le travail de reconstruction des fondations a été effectué entre le 1er janvier 2010 et le 11 août 2011 et ceux qui n'ont aucune couverture et dont les fondations n'ont pas été reconstruites.
Propriétaire d'une maison du secteur Cap-de-la-Madeleine, Mario Demers voulait savoir si le fait qu'il n'habite plus la maison qu'il possède toujours posait problème quant à l'accès à l'aide financière de la SHQ. L'homme raconte qu'au moment de vouloir vendre sa maison, l'analyse des fondations a indiqué la présence de pyrrhotite. La vente n'a alors pas pu être conclue.
Depuis, M. Demers loue sa maison, faute de pouvoir la vendre. Or, le programme d'aide tel qu'il a été présenté samedi s'adresse au propriétaire d'un bâtiment résidentiel utilisé à titre de résidence principale.
Après qu'un autre propriétaire eut exposé une semblable situation, le coordonnateur de l'aménagement, gestion et développement durable du territoire, Marc-André Godin, a mentionné qu'il pourrait peut-être y avoir des ajustements à ce chapitre. «On pourrait être tentés de faire quelque chose dans ce sens», a-t-il dit.
Questionné sur le même sujet, le représentant de la SHQ a rappelé qu'il avait pris des notes durant toute l'assemblée et qu'il allait en rendre compte à la Société qui analyserait la situation. Rappelons que la Coalition Proprio-Béton avait réclamé la présence d'un délégué de la SHQ pour répondre aux questions des propriétaires. Toutefois, le représentant de la SHQ n'a agi qu'à titre d'observateur durant l'assemblée de samedi.
Autre point d'achoppement, les modalités de remboursement de l'aide accordée advenant le cas où les propriétaires devaient obtenir une compensation financière dans le cadre de leur recours collectif. Pour plusieurs propriétaires, l'aide accordée n'est plus alors à considérer au même titre qu'un prêt. «Il ne s'agit pas d'un prêt», a insisté M. Godin.
Des propriétaires ont aussi questionné l'allocation d'environ 100 à 150 heures accordée aux propriétaires désirant faire eux-mêmes les travaux de remise en état de leur sous-sol. À ces intervenants, M. Godin a rappelé que cette allocation constituait une «mesure de conciliation» permettant autant à la SHQ qu'aux propriétaires de faire des économies. De même, le coordonnateur a indiqué que les 150 heures ne constituaient pas un plafond absolu.
En outre, des victimes de la pyrrhotite ont critiqué le fait que le programme ne prenne pas en charge les dépassements de coûts de réparation qu'ont dû essuyer les propriétaires dont la maison était complètement couverte par un plan de garantie. Ce point a été notamment souligné par le porte-parole Yvon Boivin lors de ses présences au micro.
Yvon Boivin, qui dit ne «plus reconnaître son bébé» dans l'actuel programme, a d'ailleurs déploré les modalités du plan mis en place par la SHQ.
Parmi les gens qui sont venus au micro, certains étaient aussi propriétaires de maisons situées à l'extérieur du territoire de Trois-Rivières. À la suite de leur intention, il a été indiqué que la SHQ devrait sous peu prendre contact avec les municipalités régionales de comté (MRC) à ce propos.
Notons finalement la présence de quelques élus municipaux trifluviens qui étaient venus entendre les échanges.
Les propriétaires peuvent accéder à une page Internet consacrée à la pyrrhotite sur le site de la Ville au: pyrrhotite.v3r.net.