Le député indépendant conserve donc l'usage du temps conditionnel lorsqu'il parle de la création d'un nouveau parti souverainiste. «Je crois qu'il faut que le message devienne plus clair, dit-il. Un nouveau parti éventuel - je ne dis pas qu'il y en aura un, mais s'il y en avait un -, un nouveau parti devrait avoir un message très clair: ''Votez pour nous et voici ce que l'on va faire pour que le Québec devienne un pays''.»
Cela devrait donc être à l'automne que tout se mettra en place du côté du député de Nicolet-Yamaska. «Tout ce que je choisirai de faire de mon côté sera fait en toute bonne foi pour faire avancer la cause. Comme l'automne est un peu imprévisible et qu'on ne sait pas comment ça va se développer tout cela, il faut attendre de voir ce qui se passe avant de décider quelle est la meilleure option pour faire avancer la cause.»
En attendant, le député Aussant a fait enregistrer auprès du Directeur général des élections le nom Option Québec, une référence à l'essai de René Lévesque. «Je trouve que les deux mots les plus importants y sont. Il y a le mot ''Québec'' et le mot ''Option'' qui dit clairement que l'on devrait avoir le choix de devenir ce que l'on veut.»
Quant au Nouveau Mouvement pour le Québec (NMQ), Jean-Martin Aussant rappelle qu'il n'est ni instigateur de la journée de dimanche, ni organisateur du mouvement et qu'il n'a pas signé le manifeste Brisons l'impasse. Il soutient toutefois qu'«il y a beaucoup de constats communs non seulement au mouvement et à [lui], mais à plein d'autres mouvements politiques aussi».
En outre, il «voit beaucoup, beaucoup de positif», aux rencontres comme celle que tenait le NMQ hier.
À ceux qui accusent les dissidents du PQ de diviser les forces souverainistes, Jean-Martin Aussant fait remarquer qu'il faudrait alors appliquer le même raisonnement du côté fédéraliste.
«Quand il y a un nouveau parti fédéraliste qui voit le jour, il n'y a personne qui crie à la division du vote. Étonnamment, dès qu'il y a un nouveau mouvement souverainiste qui se pointe, les gens crient à la division du vote. Je trouve que ce que l'on applique à un camp devrait s'appliquer à l'autre et quand M. [François] Legault est revenu avec ses idées fédéralistes, il n'y a personne qui l'a accusé de diviser le vote et d'amoindrir les chances d'un fédéraliste d'accéder au pouvoir.»
Appelé à réagir à la sortie d'un groupe de souverainistes, dont faisaient partie Jacques-Yvan Morin, Fernand Daoust et Gilles Rhéaume, demandant ce week-end aux dissidents de revenir vers le PQ, Jean-Martin Aussant a soutenu que les raisons qui avaient motivé son départ tiennent toujours. «C'est la même plate-forme, c'est la même direction. Je ne vois pas pourquoi je reviendrais au Parti québécois. On ne sait jamais de quoi l'avenir est fait. Est-ce qu'il va y avoir des modifications bientôt dans la structure du parti, dans la direction ou à la plate-forme? Je ne sais pas. Mais pour l'instant, revenir dans le parti que j'ai quitté, ce n'est pas envisageable à ce moment-ci.»
Jean-Martin Aussant voit d'ailleurs d'un bon oeil l'ensemble des discussions suscitées autour du PQ, de même que les séances de discussion que le parti entend tenir. «C'est une très bonne chose. Le Parti québécois, au fond, a été créé pour cela. S'il se remet à parler de souveraineté, ça ne peut être que positif pour la cause. [...] On verra ce que le Parti québécois fera à l'automne, mais j'espère simplement qu'il reviendra à la base de ce parti de convaincre les Québécois qu'ils ont tout à gagner en devenant un pays.»