À Trois-Rivières, on compte quelque huit policiers qui parcourent, en équipe de deux, la voie navigable durant les week-ends ou lors d'événements spéciaux, comme des feux d'artifice.
Remontant la rivière, les policiers interceptent un premier bateau.
Il est maintenant obligatoire à tous les conducteurs d'embarcation à moteur de posséder une carte témoignant de leurs compétences, et les policiers portent une attention particulière à vérifier que le conducteur intercepté est bien en possession de cette carte.
«Bonjour. Est-ce que je peux voir vos cartes de compétence», demande l'agent Gaudreau au plaisancier.
«Ça fait une couple de fois qu'on se fait watcher cette année. On est même trois à avoir une carte», dit le plaisancier en tendant le document au policier.
L'agent Gaudreau demande ensuite à ce que lui soient montrés les vêtements de flottaison individuels (VFI).
C'est que la réglementation exige que les bateaux soient munis d'autant de VFI qu'il y a de passagers à bord. Ceux-ci n'ont pas l'obligation de les enfiler, mais les VFI doivent être à portée de main et en bon état.
Après avoir vu les VFI, l'agent Gaudreau poursuit: «merci. On vous souhaite bonne journée», et le bateau intercepté s'éloigne.
Or, il est rare de découvrir des plaisanciers délinquants à ce titre. En trois ans de patrouille, Louis Lesage ne se souvient que d'un épisode où une embarcation a dû être escortée jusqu'à la rive en raison de vêtements de flottaison manquants.
Remontant la rivière plus au nord, de nombreux plaisanciers envoient la main aux policiers. Et il ne s'agit en rien de gestes ironiques.
Marc Gaudreau en convient, le contact est différent. «On se fait dire 25 fois par jour qu'on a une belle job», dit l'agent Gaudreau en riant.
Pour les deux agents, la présence policière sur la rivière Saint-Maurice a d'abord un effet dissuasif. «Les gens savent que l'on est sur l'eau la fin de semaine. Ça coupe les ardeurs un petit peu», explique l'agent Lesage.
Les policiers ont aussi le pouvoir d'émettre des billets. Ils peuvent ainsi imposer des amendes aux plaisanciers qui prennent le large sans VFI ou sans carte de compétence. Ils soutiennent toutefois qu'ils n'en ont pas encore émis cette année. «Les gens se conforment de plus en plus», dit Louis Lesage.
La rivière compte deux clubs de canotage et les policiers portent une attention particulière au comportement des conducteurs de bateaux à moteur près de ces installations. C'est que, sur l'eau, chaque conducteur est responsable des vagues que laisse son embarcation et, en conséquence, des dommages et des blessures qu'elles peuvent engendrer, explique Louis Lesage.
En rentrant vers le quai, le policier Louis Lesage remarque que la présence des patrouilleurs aux abords des clubs de canotage «calme les ardeurs des gens qui passent très proches [des embarcations non motorisées] ou qui font de la vague.»