Et déjà, le fait que l'assemblée publique sera précédée d'une séance de travail, dès 16 h, et d'un souper, laisse présager des jours meilleurs.
«Ce n'est pas sain. On veut réessayer une autre fois et voir les irritants entre nous. On veut que ça marche bien, mettre tout le monde dans le coup et tant mieux si on améliore», a confié M. Lévesque. «Je ne suis pas un gars de rancune et j'ai toujours été conciliant», renchérit celui qui s'est même entretenu, hier, avec Sylvie Tardif.
Selon le maire, personne n'aime travailler dans un pareil climat. «Doit-on vivre là-dedans encore deux ans? Il ne manque pas grand chose. Encore faut-il que les gens soient sincères et n'aient pas d'autres intérêts que ceux de la ville. Moi, je ne suis pas là pour me faire réélire, mais gérer la ville. Et on l'a fait progresser depuis 2002 tant au plan démographique que de la richesse», laisse-t-il entendre.
Par ailleurs, celui-ci a rappelé comment il avait déjà été confronté à une opposition «assez dure» dans un mandat antérieur et que, malgré cela, il avait tout de même confié des tâches à Guy Daigle, René Goyette et Micheline Courteau. «Je regarde en avant et pas en arrière», prétend-il.
Par contre, M. Lévesque souligne que le dernier scrutin de 2009 aura été marqué par l'arrivée d'un parti politique dans le paysage et le retour d'un noyau d'opposants plus fort.
«Il y a des cicatrices et des blessures et ce n'est pas évident de ramener tout le monde ensemble», poursuit celui qui dit être resté toujours le même.
Se défendant bien d'avoir aboli les séances de travail privées, le premier magistrat prétend plutôt qu'il les a déplacées. «Elles n'avaient plus leur raison d'être, les débats se faisant sur la place publique», explique celui qui souhaite «travailler comme un vrai conseil d'administration, à huis clos».
Pour le maire suppléant, Fernand Lajoie, qui dit avoir initié une réunion du «groupe des 8» hier matin, d'où a découlé la convocation du maire pour lundi, l'intention est «d'essayer de trouver des solutions pour que ça fonctionne».
«Tout le monde doit mettre de l'eau dans son vin. Et pendant deux heures, on veut trouver une manière de fonctionner plus travaillable», affirme le vice-président du comité exécutif.
Pour sa part, Yves Landry, identifié par Guy Daigle pour faire partie de son concept de comité ad hoc, était déjà plus favorable à chercher des solutions «à 17».
«Tout le monde a le droit d'avoir son opinion et d'être respecté», soutient celui qui n'écarterait pas l'intervention d'une ressource externe pour en venir à un dénouement.
Le groupe des 7
C'est pendant qu'ils étaient en groupe hier midi que les sept conseillers longtemps identifiés par le maire comme formant l'opposition ont pris connaissance de l'invitation pour lundi.
Déjà, la conseillère Marie-Claude Camirand voyait dans la proposition de Guy Daigle une ouverture à vouloir régler des choses. «Mais je trouve bizarre qu'il avait voté contre notre proposition de tenir des séances de travail à partir de 15 heures, il y a un mois», a-t-elle admis.
Du même souffle, celle-ci signale que le maire, pas plus tard que cette semaine, parlait de positions irréconciliables. «Mais ce serait l'idéal», lance-t-elle par rapport à des relations plus harmonieuses entre les élus.
De son côté, sa collègue Catherine Dufresne trouve très positive la réunion de lundi prochain.
«C'est comme revenir au 1er novembre 2009 où il aurait fallu s'asseoir ensemble et jaser. Ça fait un an et demi qu'on en parle. Maintenant, ils sont prêts», déclare celle qui aspire maintenant «à reprendre le vrai rôle de conseillère».
Finalement, la lauréate d'une reconnaissance provinciale dit espérer une réconciliation, «mais pas à n'importe quel prix».
«Dans le fond de nous autres, on lui aurait dit merci», a avoué, hier, le maire Lévesque qui, jusqu'à maintenant, s'était abstenu de la féliciter.