Gaz de schiste: on s'oppose toujours à la fracturation

Même s'ils reconnaissent que le rapport du BAPE contient des recommandations «intéressantes», le Comité de citoyens interrégional sur le gaz de schiste de la Vallée du Saint-Laurent demeure convaincu que «le projet est fondamentalement inacceptable».


«Dans les semaines à venir, on va prouver que la majorité s'oppose et sont est inquiète face au déroulement actuel du dossier», a lancé le porte-parole, Serge Fortier.

D'abord, la création d'un comité d'experts pour réaliser une étude d'évaluation environnementale stratégique (EES) pose problème au groupe qui déplore, entre autres, l'absence de représentants pouvant défendre ses intérêts.



«Les experts devraient plutôt évaluer la pertinence d'aller de l'avant», a lancé Marc Saint-Arnault, du comité de vigilance de Nicolet-Yamaska.

Par ailleurs, en réaction aux travaux exploratoires permis sous la loupe de l'EES, la coalition réaffirme sa demande d'un véritable moratoire sur la fracturation hydraulique.

«Nous croyons qu'il y a suffisamment de puits forés chez nos voisins du sud pour pouvoir vérifier des données et conclure à de nécessaires modifications d'ordre technique, économique, environnemental et social», a-t-on affirmé, hier, en conférence de presse.

Non seulement le comité de citoyens demande-t-il une règlementation adéquate comblant les problèmes majeurs de consultation et de consolidation des pouvoirs des municipalités, mais il veut aussi des garanties du gouvernement quant à la réalisation des études des eaux souterraines et des failles géologiques avant toute nouvelle opération gazière, «même pour des fins d'acquisition de données scientifiques», tient-on à ajouter.



De plus, le groupe exige que la pertinence socio-économique soit évaluée lors de l'EES et que le gouvernement trouve un moyen de faire revenir rapidement dans le domaine public les permis d'exploitation accordés aux entreprises privées.

Selon M. Fortier, la stratégie gouvernementale vise à forcer l'acceptabilité alors qu'au niveau décisionnel, «les citoyens ont peu à dire».

«Et comment peut-on se targuer d'objectivité lorsque l'on confie la consultation publique aux compagnies qui seront à la fois juges et parties?», questionne celui qui promet 14 actions, dont celle d'intensifier les manifestations sur les sites de forage dans les milieux habités.

Au sujet des consultations qui viennent d'être confiées à l'industrie par le ministère, le porte-parole de Talisman Energy, Stéphane Perrault, souligne «qu'il y a à peu près juste nous qui pouvons répondre aux questions du public».

«L'industrie reconnaît que l'EES est le moyen privilégié pour déterminer ensemble la meilleure façon d'encadrer», a-t-il commenté.

Finalement, M. Perreault assure que Talisman Energy va se soumettre aux nouvelles règles pour les travaux à venir «en 2011 ou 2012» à Saint-Gertrude et Fortierville.