Étude sur la dynamique sexuelle des couples

La sexologue et étudiante au doctorat en psychologie à l'UQTR Anik Ferron travaille sur un projet de recherche sur l'impact des réseaux sociaux et des sites XXX sur la dynamique sexuelle des couples.

Les réseaux sociaux comme Facebook peuvent-ils être source de tensions dans le couple au même titre que la pornographie sur internet? C'est ce qui intéresse la sexologue Anik Ferron, qui se demande quelles sont les conséquences de l'utilisation obsessive du web chez les conjoints.


C'est en faisant des thérapies de couples dans sa clinique qu'Anik Ferron a réalisé à quel point la pornographie sur internet peut affecter les relations amoureuses.

«Si des patients viennent me consulter à ce sujet, c'est parce que pour eux c'est souffrant et que ça a un impact dans leur dynamique de couple, raconte-t-elle. C'est bien beau d'avoir des couples en face de moi, mais j'avais envie d'aller explorer un peu plus en profondeur.»

Ses questionnements l'ont menée à mettre sur pied un projet de recherche pour son doctorat en psychologie à l'UQTR. À l'obsession pour les sites XXX, Anik Ferron a décidé d'ajouter l'obsession pour Facebook.

«Je me suis toujours demandé quelles étaient les motivations profondes des gens pour aller sur ce réseau social.» Du coup, elle se demande si ce sont les mêmes facteurs qui poussent quelqu'un à consulter de la pornographie. «Est-ce qu'on peut faire des corrélations avec des traits de personnalités? Des antécédents familiaux? Des histoires sexuelles passées?»

Anik Ferron a donc développé un questionnaire afin de rassembler les données qui l'aideront dans sa recherche. Entre autres, la notion d'infidélité sera abordée. «C'est quoi l'infidélité selon les individus? Est-ce que d'aller rencontrer son ex sur Facebook peut être perçu comme une infidélité du point de vue du partenaire?» se demande-t-elle. Et la consultation des sites pornographiques, est-ce aussi de l'infidélité?

L'intimité banalisée?

Face à la surabondance des images et des situations subjectives sur internet, l'apprentie chercheure professionnelle s'inquiète surtout des relations amoureuses des générations futures.

«J'ai l'impression que les gens ont perdu la notion d'intimité. C'est comme si on venait banaliser la rencontre face à face, comme si ça n'avait plus autant d'importance. Qu'est-ce que ça va devenir au niveau des habiletés sociales, affectives et sexuelles?»

L'étudiante au doctorat, qui enseigne également au Cégep de Trois-Rivières en psychologie, est encore à la phase de collecte de données pour son projet de recherche sur les impacts des réseaux sociaux et des sites internet pour adultes sur la sexualité des couples. Le questionnaire est disponible au https://www.surveymonkey.com/s/doctorat

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