Un millier de personnes marchent pour les victimes de la pyrrhotite

Environ un millier de personnes ont profité du beau temps, samedi avant-midi, et ont pris part à la marche organisée par les victimes de la pyrrhotite.

C'est un appui de taille qu'ont reçu les victimes de la pyrrhotite, samedi avant-midi, alors qu'environ un millier de personnes, selon les estimations des autorités policières, ont pris part à une marche pacifique qui s'est déroulée dans les rues du centre-ville trifluvien.


Pancartes à la main et scandant des slogans inspirés du ras-le-bol des victimes, les marcheurs ont déambulé dans les rues et ont fait des arrêts en face des bureaux de l'actuelle députée fédérale de Trois-Rivières, Paule Brunelle, de ceux de la représentante de la circonscription de Trois-Rivières à l'Assemblée nationale, Danielle Saint-Amand et de l'hôtel de ville.

Plusieurs candidats aux élections fédérales dans les circonscriptions de Trois-Rivières et Berthier-Maskinongé, notamment Francine Gaudet, Patrice Mangin et Paule Brunelle, ont d'ailleurs répondu à l'invitation de la Coalition Proprio-Béton et ont pris part à la marche.



Les organisateurs ont cependant déploré l'absence du maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque. Des marcheurs, dont le porte-parole de la Coalition Proprio-Béton, Yvon Boivin, ont notamment indiqué qu'ils étaient déçus de l'implication de la Ville dans ce dossier.

À la fin de la marche, les participants se sont rassemblés au parc portuaire où ils ont laissé s'envoler les ballons que leur avaient remis les organisateurs.

Cette activité avait comme objectif de rappeler au gouvernement fédéral que les victimes attendent toujours une aide de 15 millions de dollars afin de surmonter les désagréments causés par la présence de pyrrhotite dans les fondations de leur maison.

«Nous avons été extrêmement patients et nous sommes rendus là. Nous avons eu de l'aide du gouvernement provincial et c'est maintenant au tour du gouvernement fédéral de faire sa part. Il doit s'impliquer autant que le gouvernement provincial. Il y a une responsabilité gouvernementale dans ce problème-là. Il y a eu 35 maisons il y a dix ans. C'était connu et documenté qu'il y avait des carrières avec de la pyrrhotite en Mauricie et rien n'a été fait au niveau de la norme canadienne», a déclaré Yvon Boivin.



Les victimes ont également profité de cette activité pour répéter qu'elles veulent que toutes les fondations qui seront refaites répondent à la norme européenne de teneur en soufre dans les agrégats du béton. Elles exigent que des tests soient faits par la Garantie des maisons neuves de l'APCHQ sur toutes les nouvelles fondations réparées afin de confirmer qu'il n'y a plus de traces de pyrrhotite.

«On ne fait plus confiance à l'industrie du béton et on ne fait plus confiance à l'industrie de la construction. C'est tout», a lancé M. Boivin.

Aux prises avec de la pyrrhotite dans les fondations de sa demeure, Pierre Martin-Bédard tenait à prendre part à la marche avec sa petite famille. Plusieurs de ses proches ainsi et de ses amis se sont d'ailleurs joints à lui par solidarité. Faisant partie de ceux dont les travaux de réparation débuteront cet été, il a hâte de voir comment le tout se déroulera et espère que le gouvernement fédéral fera également sa part pour aider les victimes comme lui.

«Ça serait bien d'avoir un peu d'aide», a-t-il laissé tomber.

Propriétaires d'une maison dont les fondations ont été remplacées au cours des phases précédentes de travaux, Isabelle Gagnon et Benoît-Hugo Saint-Pierre tenaient également à être de cette marche. La période durant laquelle les travaux ont été effectués n'a d'ailleurs pas été de tout repos pour ce jeune couple et leurs deux filles.

«Ça fait un an qu'on est dans le bordel et j'espère que le bordel ne durera pas encore cinq années», a mentionnée Mme Gagnon.



D'autres victimes espèrent que les gouvernements apprendront des leçons de cette crise.

«Il faut des normes lorsqu'on construit une maison qui vaut 200 000 $ ou 300 000 $. On n'achète ça une fois dans sa vie une maison», a confié un des participants avant de reprendre son chemin.