La demande humanitaire de la famille Cendon-Picazo a été refusée

Leon Picazo, Ana Marisol Cendon Olivier, Leon François Ezequiel, Maria Fernanda et Gaël Sebastien font l'objet d'une mesure de déportation. Ils doivent avoir quitté le pays le 13 mai au plus tard.

«J'ai toujours vécu avec la loi. Je ne vais pas me cacher dans une église, mais je vais faire tout ce qui est possible», dit Léon Picazo. Mardi, le père de famille d'origine mexicaine a reçu un avis d'Immigration Canada mentionnant que sa demande de dispense de visa pour cause humanitaire avait été refusée.


La famille Cendon-Picazo est au Canada depuis quatre ans et deux des enfants sont nés ici. L'aînée, Maria Fernanda, fréquente l'école primaire de Saint-Barnabé et les deux parents ont occupé différents emplois dans la région.

La famille doit être déportée le 13 mai à la suite du refus de sa demande d'asile. M. Picazo demandait qu'Immigration Canada laisse la famille rester au pays le temps que la demande de dispense de visa soit étudiée. Mais voilà que mardi, la nouvelle est arrivée. Cette autre demande a été refusée et la famille doit avoir quitté le pays le 13 mai au plus tard.

«J'avais l'espérance que, avec tout notre travail ici, il y aurait une réponse nous disant de rester ici», indique M. Picazo. Il semble maintenant qu'une intervention discrétionnaire du ministre de l'Immigration soit tout ce qui puisse changer la situation de la famille.

Bien que M. Picazo convienne que la nouvelle «ne laisse pas beaucoup d'espoir», l'homme entend faire tout ce qui est en son pouvoir pour convaincre les autorités de laisser sa famille rester au pays. Alors que l'actualité récente a rapporté le cas de personnes se réfugiant dans des églises dans l'espoir d'éviter la déportation, M. Picazo ne veut pas enfreindre la loi. «Je veux donner l'exemple à mes enfants. Je ne veux pas briser la loi», dit-il.

Toutefois, s'il le faut, M. Picazo répète qu'il est prêt à manifester ou, si cela est nécessaire, à faire la grève de la faim.

M. Picazo explique que la source de sa détermination se trouve dans son inquiétude quant au sort potentiel de ses enfants au Mexique. «Ça ne me dérange pas de repartir à zéro, mais le plus préoccupant, c'est la sécurité de mes enfants», indique-t-il.

Selon M. Picazo, sa femme a été ciblée par des ravisseurs qui l'ont séquestrée à la fin des années 1990, parce que celle-ci, née d'un père espagnol et d'une mère française, n'a pas l'apparence typique des Mexicains.

Maintenant, M. Picazo a peur pour la sécurité de ses enfants, particulièrement de ses deux fils qui sont nés au Québec et qui, en plus d'avoir des papiers d'identité canadiens, portent des noms à consonance francophone. Cette seule particularité pourrait suffire à ce que les petits Gaël et François soient ciblés par des ravisseurs, s'inquiète Leon Picazo.

De son côté, le maire de Saint-Barnabé, René Bourassa, garde espoir que l'issue des élections en cours puisse avoir un impact positif sur le sort de la famille Cendon-Picazo. M. Bourrassa compte ainsi attendre que le nouveau gouvernement soit en place pour, lui aussi, s'adresser au nouveau ministre de l'Immigration.

En attendant, le milieu semble se mobiliser de plus en plus autour de la famille et le maire précisait hier au Nouvelliste qu'un homme l'avait contacté afin d'offrir du travail à M. Picazo si cela avait des chances d'améliorer le sort de la famille.

Quant à M. Picazo, il indique que plusieurs personnes lui ont déjà confirmé leur appui s'il va de l'avant avec une manifestation ou une grève de la faim.