La mère dénonce des lacunes à l'école

Mia Plamondon, sa mère, Karina Bédard, et sa grand-mère, Louise Jourdain-Bédard.

C'est la peur de tout parent : se présenter à l'école de son enfant pour constater qu'il n'y est pas et que personne ne sait où il est. C'est ce qu'a vécu, vendredi, la grand-mère de Mia Plamondon quand elle est allée prendre sa petite-fille au service de garde de son école.


Au lendemain de l'importante mobilisation policière mise en branle pour retrouver Mia, Karina Bédard, la mère de l'enfant, veut dénoncer ce qu'elle juge être des lacunes organisationnelles au sein de l'école de Mia, Antoine-Hallé.

Selon Karina Bédard, sa fille, Mia Plamondon, était inscrite au service de garde de son école depuis quelques jours quand, vendredi, sa disparition momentanée a entraîné un branle-bas de combat dans le secteur Grand-Mère à Shawinigan.



De fait, quelque 12 policiers de la Sûreté du Québec ont effectué des recherches dans le quartier où est située l'école primaire. La fillette a été retrouvée en 25 minutes.

Vendredi, raconte la mère de Mia, la fillette devait attendre que sa grand-mère vienne la chercher au service de garde de l'école Antoine-Hallé. Toutefois, poursuit sa mère, la remplaçante dans la classe de Mia, n'a pas rappelé à la fillette qu'elle devait se rendre au service de garde.

Sur le chemin du retour vers la maison, Mia a constaté son erreur et a suivi une jeune voisine de sa grand-mère, soutient Mme Bédard.

Voyant que sa fille était de retour à la maison avec Mia, le père de la jeune voisine aurait essayé de téléphoner au service de garde pour indiquer que l'enfant était en sécurité. «Il a téléphoné cinq fois et n'a pas eu de réponse», soutient Mme Bédard.



«Une chance qu'il y a encore de bonnes personnes dans le monde. Une chance que ça existe encore, les bons voisins», mentionne Karina Bédard au sujet de son voisin.

Pendant ce temps, la grand-mère de Mia s'était présentée au service de garde où on lui a indiqué que sa petite-fille n'y était pas.

«On me répond qu'elle n'est pas là. Alors, je dis ''Où elle est ? Trouvez-la''«, raconte la grand-mère de l'enfant, Louise Jourdain Bédard. Quelques instants plus tard, la police a été contactée.

Mme Jourdain se rappelle l'angoisse qu'elle a ressentie durant les minutes pendant lesquelles sa petite-fille manquait à l'appel. «Je voulais absolument qu'ils la retrouvent», se souvient la grand-mère de l'enfant.

Selon Mme Bédard, une liste de suivi des élèves aurait dû être instituée dans l'école afin de savoir quel jour les élèves doivent être présents au service de garde. De telles listes existent dans d'autres écoles, indique Mme Bédard qui travaille en milieu de garde scolaire.

«Il faudrait, au moins, qu'il y ait, dans les classes, des listes qui soient imprimées chaque jour», maintient Mme Bédard. Ces listes permettraient d'assurer la continuité du suivi des élèves lorsque les professeurs réguliers sont absents, comme cela était le cas vendredi dernier.



«On ne peut pas se fier à un enfant de six ans pour qu'il sache où il doit aller. La responsabilité ne lui incombe pas à cet âge là», soutient Karina Bédard en parlant de sa fille.

Si Mme Bédard s'est adressée au Nouvelliste, c'est parce que, dit-elle, elle veut éviter que les plaintes qu'elle a formulées à l'école demeurent lettres mortes.

«Mon but n'est pas de dire que c'est la faute de Pierre, Jean ou Jacques. Mais je ne veux plus jamais que ça se reproduise», affirme-t-elle.

Des mesures seront apportées

Le directeur de la Commission scolaire de l'Énergie, Denis Lemaire, a déploré l'incident de la disparition momentanée de la petite Mia. Aussi, des mesures correctives seront-elles apportées afin d'éviter qu'une telle situation ne se reproduise, a indiqué Denis Lemaire.

«Comme commission scolaire on déplore une situation comme ça, parce qu'on ne veut pas que ça arrive, jamais», a affirmé, M. Lemaire. «On est en recherche de solutions pour que ça ne se reproduise plus», ajoute le directeur de la CS de l'Énergie.

Cependant, le directeur de la commission scolaire a tenu à évoquer la situation particulière de l'école Antoine-Hallé où les parents n'avisent pas toujours le service de garde des absences de leur enfant. «C'est une école où cela arrive souvent que les parents vont dire ''mon enfant va au service de garde'', mais finalement, ils viennent le chercher. Donc, il y a une difficulté à ce niveau-là», indique M. Lemaire.

Quant à l'incident de vendredi dernier, M. Lemaire précise que Mia ne fréquentait le service de garde que depuis deux semaines selon un horaire variable. «Déjà là, il y avait une petite difficulté au niveau du suivi.»



Denis Lemaire indique aussi qu'après que l'école ait cherché à localiser Mia dans les classes et après des transporteurs scolaires, il n'a pas été possible de joindre la mère de l'enfant à son travail. Selon M. Lemaire, l'enfant aurait aussi mentionné à ses amies être contente de «s'être sauvée du service de garde».

«On ne peut pas dire que c'est une fugue, parce qu'elle est allée chez une petite amie. Mais c'est clair qu'il faut qu'on travaille avec la petite, pour qu'elle nous aide et qu'elle ne se sauve pas également», poursuit M. Lemaire.

Malgré ces circonstances particulières, le directeur de la commission scolaire indique que des mesures correctives seront apportées à la structure de suivi du service de garde. «Malgré tout, c'est sûr qu'on va resserrer la structure au niveau du service de garde», mentionne Denis Lemaire.

D'abord, une procédure sera mise en place afin que «les suppléantes dans les classes aient l'information juste. Deuxièmement, on va travailler pour que, pour les élèves du premier cycle, il y ait une liste qui sorte».

Finalement, la commission scolaire compte sensibiliser les parents des élèves d'Antoine-Hallé à l'importance d'aviser le service de garde lorsqu'un enfant inscrit doit être absent de manière ponctuelle. «C'est quelque chose qu'on va travailler avec les parents», indique M. Lemaire.